Killer Condom
6.1
Killer Condom

Film de Martin Walz (1996)

Bisserie sérieuse sur des capotes tueuses

Comment ne pas être attiré par un film qui avance sous la dénomination de "Killer Condom" ? Et dont le contenu est à la hauteur de ce qu'il avance, à savoir qu'il est consacré à une mystérieuse histoire de capotes pourvues d'une dentition acérée qui bouffent les bites présentes dans les parages ? Moi en tous cas je ne résiste pas.


Histoire de rajouter un peu plus de bizarre, c'est un réalisateur suisse qui tourne ce film allemand entre Berlin et New York, avec une pléthore de personnages tous plus grotesques les uns que les autres — attention au niveau de mauvais goût, au moins aussi repoussant que les passages gores à souhait — pour illustrer l'enquête policière autour de ces démembrements sauvages. Au sein de l'escouade, le détective Luigi Mackeroni incarné par un Udo Samel très juste dans ce tableau (c'est-à-dire qu'il ne détonne pas en termes de bizarrerie et de mauvais goût) traîne dans ces lieux mal famés pour essayer d'identifier la menace, l'éradiquer, puis en découvrir l'origine (tout aussi biscornue et WTF que le reste évidemment).


Le plus étrange probablement dans ce film d'horreur aux accents comiques et lubriques, c'est qu'il n'est pas du tout traité à la légère, ce n'est pas vraiment une bisserie à la hauteur de ce que le contenu laissait penser. C'est très clair dans le développement de ses enjeux, les effets spéciaux ne sont pas ridicules (ou du moins pas invariablement), et le fait ahurissant que des hommes se retrouvent émasculés par le préservatif mutant tueur s'insère dans un narratif qui se tient, malgré ses énormités évidemment. Pitch douteux qui laisse donc penser à un gros nanar, qui égraine une grosse quantité de clichés, mais qui se révèle bizarrement bien tenu. Pas du tout sans queue ni tête comme escompté. Entre deux tirades surréalistes du type "J'ai 13 bites et une couille sur la conscience chef !" et deux références volontairement stupides à "Psychose" ou "Les Dents de la mer", un peu d'ennui, quelques scènes mémorables, et une vision complémentaire à "Re-Animator" et "Frankenhooker".

Morrinson
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le 1 nov. 2023

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