Derrick contre Lara Croft
Les fouilles sur le Net nous permettent de trouver de belles perles, quel que soit le domaine recherché (cinéma, jeux vidéo, articles, photographie, etc.). Cependant, avant de dégoter un merveilleux trésor, il faut plonger ses mains dans la fange visqueuse et puante du navet.
Et nous voilà servis.
The Gene Generation (renommé Killer Hacker sur nos terres, à hurler de rire) nous plonge dans une dystopie cyberpunk où le groupe d'électro industriel Combichrist se retrouve enfermé dans un huis clos contre son gré en côtoyant le casting manquant de "Time Bandits" et où le monde a été contaminé par la firme Sony qui a décidé de modéliser les paysages en une vaste cinématique pour Playstation 2.
L'héroïne, Michelle (Ling Bai), avec une plastique hypnotique et une tenue vestimentaire datant de l'épopée vidéoludique des années 90, est une tueuse à gages mal payée dotée d'un sixième sens (ou bien elle a été éduquée par maître Miyagi) qui découvre que son frère, Jackie, seul rescapé des Musclés dans ce monde post-apocalyptique, est sérieusement endetté à cause de sa tendance flambeur. Par conséquent, elle doit le protéger à tout prix des griffes du redoutable gang de Randall (alias le détective de "Seven"). En parallèle, une vague histoire de manipulation génétique par le biais d'un gant en tissu acheté chez Tati, visiblement possédé par Cthulhu car quiconque le revêt se voit pousser des tentacules. Mais, comme le réalisateur de ce film, on s'en contrefout. L'axe du scénario est vissé sur la relation frère/soeur qui ne parvient pas à capter le spectateur, tant la crédibilité du jeu d'acteur de Ling Bai atteint le néant et que le rôle du frère est un parfait imbécile. Sans oublier la pelletée de clichés sur l'amour et la fraternité.
Le charisme des "méchants" est tout aussi fade qu'un épisode de "Walker, Texas Ranger" après digestion du repas dominical. Rien ne parvient à sauver les meubles, aucune réplique cinglante comme il en existe dans les bons nanars, pas d'expression faciale cocasse. Une vraie déception.
La bande-son est mal gérée. Les tubes empruntés à Combichrist sont lâchés sans aucune justification (hormis "Get Your Body Beat" dans le club) et sont joués durant moins de trente secondes, à faible volume. Autre élément très mal usité : le montage. Certaines scènes de dialogue, pourtant volontairement rendues importantes par la direction du réalisateur, sont employées dans tous les sens. L'alternance entre les héros et les méchants casse le rythme car la logique du temps et du scénario prend un sérieux uppercut sur la figure.
Bref, The Gene Generation alias Killer Hacker, aussi connu sous le nom de Shadowrun 2 : Max Payne VS Lara Croft, ne marquera pas les esprits. C'est moche, c'est mal réalisé, c'est lent. Le seul argument tient entre deux mains, mais même une plastique irréprochable n'empêche pas le film d'être minable.
"C'est comme mettre de la chantilly sur de la merde, c'est peut-être très présentable mais je ne vous conseille pas d'en manger". - Frédéric Molas, joueur du grenier