Ma foi ce métrage mérite toute ma considération. Killer of Sheep se révèle être un film social et réaliste sur une communauté afro-américaine de Californie. On y suit donc le quotidien de cette sorte de ghetto où vivent un certain nombre de familles modestes. Ce qui est remarquable dans ce film c’est le fait que le cinéaste ne tombe jamais dans la surenchère ni la facilité. Point de misérabilisme ni d’évènements convenus, Burnett semble saisir le réel à chaque prise de vue. D’ailleurs sa mise en scène est très intelligente et pourrait être assimilée à celle d’un documentaire. Le réalisateur observe et s’efface devant son sujet. Il filme en quelque sorte cette vie de quartier, cette agitation propre à elle.
Son sujet, justement, aurait peut-être mérité d’être plus ciblé car vers le milieu du film on a tendance à croire qu’il s’écarte pour partir un peu dans tous les sens ou plutôt pour privilégier l’aspect fiction qui était plutôt mis à l’écart au début du film.
Les acteurs sont plutôt bons et leur amateurisme pour la plupart ne m’a franchement pas dérangé. J’ai même trouvé ce choix judicieux vis-à-vis du propos de l’œuvre, l’acteur principal était même très bon dans son rôle de père de famille pauvre et usé. Killer of Sheep est un très bon film auquel il manque cependant un peu de consistance, d’évènements, de matière tout simplement même si on ne pourra lui reprocher son honnêteté et sa sincérité.