S'il peut saigner, on peut le tuer.
On croyait que le film d'attaque de requin était mort et englouti, les productions de ce genre ayant été quasiment absentes durant les années 2000 (si ce n'est quelques films comme Open Water, Peur Bleue ou la saga nanar Attaque aux requins de chez Nu Image), mais voici qu'il revient, on ne dira peut-être pas « en force », car si métrages il y a, la qualité n'est pas forcément au rendez-vous. On a eu The Reef qui a été vu comme une perle par certains et un valium pour d'autres, ainsi que Shark 3D qui ne faisait guère de merveilles, et puis il y a Bait, prévu pour 2012, qui promet beaucoup tout en nous laissant méfiants, et enfin voici ce Killer Shark, outsider sorti très discrètement. Pas étonnant qu'il soit discret, car globalement ça sent la bobine produite avec des fonds de tiroirs (film signé Syfy), l'ensemble fleurant bon le téléfilm passé en boucle sur la TNT. On a une pléiade d'acteurs has-been, dont Kristy Swanson, célèbre pour son rôle de Buffy la tueuse de vampires (le film), et puis Robert Davi, aka Mr Sale-gueule connu pour le personnage qu'il incarnait dans la série Profiler. S'ajoute à cela des CGI qui laissent dubitatifs, annonçant la couleur dès le début avec un camion-citerne roulant sur lui-même d'une façon allant à l'encontre des lois de la physique. Cerise sur le gâteau, notre requin était dans le camion, c'était une nouvelle espèce découverte dans le fin fond des abysses, l'ayant rendu dur comme la pierre, compliquant ardemment la tâche de notre team de locaux qui s'organiseront pour tuer la bête, qui quant à elle s'amusera à bouffer des teens bien décidés à se baigner et forniquer à tout va.
Bref, Killer Shark est un produit honnête qui assume son manque de sérieux, s'amuse à sortir des répliques d'autres films (« s'il peut saigner, on peut le tuer », phrase culte de Predator), et au-delà son déluge de scènes déjà-vues, impose quelques petites jouissances gores qui plairont, dont une décapitation à la volée d'un flic qui passait malencontreusement sur un ponton.
Certes les CGI ne sont pas toujours au point, surtout quand la bête bondira de l'eau, et même son aileron a été sur de nombreux plans rajouté en post-prod, ce qui n'aide pas à gagner en crédibilité. Cependant un autre requin en animatronique sauve la mise et se permet d'offrir quelques plans terrifiants.
Pour conclure, si l'idée de vous détendre avec un requin tueur perdu dans des marais et bouffant de l'ado vous botte, vous aurez de quoi vous satisfaire et vous marrer un paquet de fois. Si à l'inverse vous êtes à la recherche de quelque chose à la pointe de la technologie et du réalisme, passez votre chemin, ce Killer Shark n'est pas pour vous.
Mention spéciale pour Kristy Swanson, qui reprend sa casquette de femme forte et a réussi au fil des années à passer de très jolie jeune femme à superbe MILF. You rock Kristy.