Encore une Amérique aux multiples nuances, avec ces Indiens Osages, et ces visages pâles qui les observent dans ce western moderne. Pour une terre où bientôt coulera des pluies d'or noir dans leurs veines. Une malédiction qui les rendra ivres de richesse. Loin des traditions et de ces chants venus de leurs ancêtres, qu'ils oublient et qu'ils enterrent un peu plus chaque jour. Au son d'une langue qu'ils pleurent et qui doit disparaitre, de ce poison qui les poussent vers l'oubli. À l'image de Mollie ( Lily Gladstone ), dans une exceptionnelle interprétation, que l'on regarde avec une retenue surprenante, et un silence au regard si souvent sombre. Le sentiment d'une souffrance qui en dit long sur son peuple.
Une histoire longue et profonde, montrant des images d'une sensibilité particulière, mais aussi sanglante et brutale, du grand maestro Martin Scorsese.Dessinant pendant près de 3h30 une fresque froide et inhumaine, afin de devenir la voix de tous ces Indiens Osages d'Oklahoma.
Killers of the Flower Moon, tiré du roman de David Grann, devient au cinéma un projet qui se révèle possible, lorsque l'on voit un réalisateur comme Scorsese, et son envie de reconstituer les faits, tout en explorant la vérité. Démystifier la nature humaine des comploteurs. La photographie de Rodrigo Prieto, et l'immense talent de Leonardo DiCaprio ( Ernest Burkhart ), dans son personnage plutôt stupide, presque caricatural, impitoyable, et pourtant si fragile. Ainsi que Robert De Niro ( William Hale ), en habile calculateur, qui contrôle et manipule toute une population, tel un magicien qui ensorcelle et transforme tous ces corps en argent.
Un film mêlant gangsters, mélodrame, roman policier, mais aussi politique et humour, et bien sûr, cette belle histoire d'amour aliénante entre Ernest, un homme que l'on décrit d'une maladresse infantile. Le masque du scrupule, et de l'impuissance face à son oncle Hale, et Mollie, cette Amérindienne qui avait tant besoin de lui. Où le chemin du véritable amour, qui croise une véritable trahison.
Martin Scorsese demeure un excellent réalisateur, qui à l'art de captiver le spectateur, sans jamais perdre le contrôle de la mise en scène. Passionnant et dérangeant, avec force et émotion. Tous ces mouvements de caméra, sur tous ces différents personnages plutôt louches, et volontairement marqués, offrent aussi certains moments de comédie.
Un sujet impressionnant, sur tous cet argent convoité. Avec une composition magistrale, qui laisse place à la douleur et à la dignité des victimes. Pour qu'enfin on découvre la naissance du FBI, et que débute finalement une enquête, celle de tous ces meurtres d'Indiens Oages.
Sans parler d'un Chef-d'œuvre, Killers of the Flower Moon est surement ce que l'on appelle du grand cinéma.