À peine remis de la claque "The hound of love" de l'Australien Ben Young et son univers pavillonnaire, berceau du mal incarné, voici qu'arrive sans prévenir "Killing ground" de Damien Power, encore un réal australien ! Ici, on oublie la ville, on oublie même la civilisation tant l'expérience de "Killing ground" est viscérale et d'une violence primale. Oscillant entre "Wolf Creek", "Manhunt" et "Délivrance" (toutes proportions gardées bien évidemment), le récit envoie Ian et Sam, un jeune couple de citadins en week-end amoureux dans l'Outback, plus précisément dans une contrée perdue, historiquement macabre pour la population aborigène. Rien de bien classique, mais l'ambiance du film s'annonce malsaine et d'entrée de jeu, le réalisateur nous dévoile d'étranges personnages. Arrivés sur une plage paradisiaque bordant une rivière sauvage, Ian et Sam s'aperçoivent qu'ils ne sont pas les seuls, une toile de tente trône non loin d'eux et des chaises de camping semblent avoir été posées récemment. Après une nuit passée sur place, au petit matin, toujours pas d'âme qui vive, Sam décide alors de s'approcher du campement. Une ellipse scénaristique permettra au spectateur de vivre en parallèle les événements passés, ceux des campeurs et les événements présents, ceux de Sam et Ian, jusqu'à ce que leurs destins soient liés. Je m'arrête là pour ne rien spoiler de ce Survival hautement anxiogène. Une chose est sûre, depuis quelque temps, le cinéma de genre australien et l'insolence de ses cinéastes sont en train de mettre à l'amende un certain cinéma américain bridé dans des productions lisses et aseptisées !