Les trois histoires ne sont pas seulement unies par leur thème, elles ont aussi comme dénominateur commun la lourdeur et la redondance.

Première histoire: métaphore abusive qui illustre l'idée selon laquelle le patronat contrôle, manipule la vie privé de ses employés. Le directeur d'entreprise (William Dafoe) choisit les relations amoureuses de son employé. Il choisit aussi ses lectures. Et son état de santé. Et son poids. Et sa morale. Je juxtapose mes idées sans aucune articulation logique, car c'est exactement ce que fait le film: on reformule plusieurs fois la même idée ad nauseam.

Il y a juste un léger changement de ton lorsque le patron réussit par avoir une emprise sur la morale de son employé et que ce dernier accepte finalement de commettre un meurtre. Pendant le meurtre, on a un chant religieux qui apporte de la grandiloquence et de l'artificialité à la scène. C'est déjà pas mal, ça nous sort de notre état de torpeur, mais on vu plus subtil.

D'ailleurs, la BO est elle aussi assez irritante. On a trois morceaux de musique (morceau de piano dissonant, morceau de piano à l'eau de rose, chant religieux) répétés tout au long du film de façon plus ou moins justifiée. A la redondance scénaristique est ajouté une redondance sonore. Super.

Dans la deuxième histoire, Emme Stone n'est plus vraiment Emma Stone. Ah, on a ensuite la confirmation qu'Emma Stone n'est plus vraiment Emma Stone. Ah, on a ensuite la confirmation que c'est confirmé, qu'Emma Stone n'est plus vraiment Emma Stone. Ah, on a ensuite des conneries cannibales pour représenter de façon bien lourde le sacrifice pour autrui.

Troisième histoire: quelques envolées mystico-lyriques qui m'ont fait sourire, mais rien de bien passionnant.

En résumé, on a un film frigide et sans relief avec quelques qualités (décors bétonnés qui apportent une ambiance inquiétante particulière, scène de dialogue avec des administratifs bizarrement angoissantes, des rares traits d'humour). Mais c'est très insuffisant, le film n'a rien à apporter: je veux de la vie, de la passion, des émotions, quelque chose ! En l'état, le film est particulièrement pauvre.

Bernadetta-Chirac
3

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Journal cinématographique 2024

Créée

le 26 juin 2024

Critique lue 1.1K fois

8 j'aime

Critique lue 1.1K fois

8

D'autres avis sur Kinds of Kindness

Kinds of Kindness
Plume231
7

Some of them want to get used by you!

Some of them want to use you, some of them want to get used by you, some of them want to abuse you, some of them want to be abusedSi le principe du film à sketches, reprenant les mêmes acteurs (même...

le 27 juin 2024

25 j'aime

6

Kinds of Kindness
lhomme-grenouille
3

Yorgos, l'homme qui tire parfois (souvent ?) à blanc

Les intrigues de films doivent-elles forcément avoir un sens ? Un cheminement articulé ? Un aboutissement ?Je ne sais pas. Je ne pense pas. Malgré tout, il y a quelque chose dont je suis certain : si...

le 27 juin 2024

16 j'aime

3

Kinds of Kindness
Bernadetta-Chirac
3

Cinéma de la redondance

Les trois histoires ne sont pas seulement unies par leur thème, elles ont aussi comme dénominateur commun la lourdeur et la redondance.Première histoire: métaphore abusive qui illustre l'idée selon...

le 26 juin 2024

8 j'aime

Du même critique

Pour un oui ou pour un non
Bernadetta-Chirac
8

Cauchemar saussurien

Une pièce courte, mais excellente. Derrière la dispute frivole se cache une réflexion intelligente et sensible sur le pouvoir du langage, des mots et des silences. En effet, dans cette oeuvre,...

le 17 avr. 2023

2 j'aime

1