Les trois histoires ne sont pas seulement unies par leur thème, elles ont aussi comme dénominateur commun la lourdeur et la redondance.
Première histoire: métaphore abusive qui illustre l'idée selon laquelle le patronat contrôle, manipule la vie privé de ses employés. Le directeur d'entreprise (William Dafoe) choisit les relations amoureuses de son employé. Il choisit aussi ses lectures. Et son état de santé. Et son poids. Et sa morale. Je juxtapose mes idées sans aucune articulation logique, car c'est exactement ce que fait le film: on reformule plusieurs fois la même idée ad nauseam.
Il y a juste un léger changement de ton lorsque le patron réussit par avoir une emprise sur la morale de son employé et que ce dernier accepte finalement de commettre un meurtre. Pendant le meurtre, on a un chant religieux qui apporte de la grandiloquence et de l'artificialité à la scène. C'est déjà pas mal, ça nous sort de notre état de torpeur, mais on vu plus subtil.
D'ailleurs, la BO est elle aussi assez irritante. On a trois morceaux de musique (morceau de piano dissonant, morceau de piano à l'eau de rose, chant religieux) répétés tout au long du film de façon plus ou moins justifiée. A la redondance scénaristique est ajouté une redondance sonore. Super.
Dans la deuxième histoire, Emme Stone n'est plus vraiment Emma Stone. Ah, on a ensuite la confirmation qu'Emma Stone n'est plus vraiment Emma Stone. Ah, on a ensuite la confirmation que c'est confirmé, qu'Emma Stone n'est plus vraiment Emma Stone. Ah, on a ensuite des conneries cannibales pour représenter de façon bien lourde le sacrifice pour autrui.
Troisième histoire: quelques envolées mystico-lyriques qui m'ont fait sourire, mais rien de bien passionnant.
En résumé, on a un film frigide et sans relief avec quelques qualités (décors bétonnés qui apportent une ambiance inquiétante particulière, scène de dialogue avec des administratifs bizarrement angoissantes, des rares traits d'humour). Mais c'est très insuffisant, le film n'a rien à apporter: je veux de la vie, de la passion, des émotions, quelque chose ! En l'état, le film est particulièrement pauvre.