Attendu comme un nouveau chef-d'œuvre, le King Kong de Peter Jackson demeure hélas une grosse déception. Annoncé comme un film culte remis au goût du jour avec les effets spéciaux actuels, le film s'avère inutilement très long, souvent ennuyeux, avec une grosse impression de bâclage de la part du réalisateur pourtant autoproclamé « plus grand fan du film original ». En effet, les effets visuels sont certes époustouflants mais on y croit pas plus que le remake de 1976...
Car Peter Jackson en a hélas trop fait, passant outre des incohérences grossières (le combat contre les V-Rex avec Ann dans les pattes en est le parfait exemple) pour proposer de l'action certes démesurée mais également mal rythmée (ce même combat contre les dinosaures devient vite lassant au bout d'un moment). Notre gorille géant, visuellement bluffant, n'est d'ailleurs pas plus convainquant que les acteurs principaux, en particulier Naomi Watts, énervante au possible, et le pourtant excellent Adrien Brody qui a ici l'air complètement paumé dans son rôle d'aventurier de fortune.
Seul le toujours aussi surprenant Jack Black interprète avec réussite le réalisateur obstiné Carl Denham, presque aussi bien que son prédécesseur Robert Armstrong dans le film original. Quant à Kong, il n'est plus ce monstre assoiffé de sang au regard pervers mais un bon gros nounours façon Mon Ami Joe qui, lorsqu'il ne montre pas les dents, fait des farces et roule dans la neige. Et si l'histoire est parsemée de nouveautés bienvenues, la longueur évidente du film fait plus bailler que trépider, notamment dans la dernière partie du film à New York.
La principale nouveauté / déception reste sans conteste la nouvelle histoire dite d'amour ridicule entre Ann et Kong, surement le plus gros manquement par rapport au film de Schoedsack et Cooper. Bref, une déception pour le réalisateur du Seigneur des Anneaux qui, dans sa précipitation, a oublié ce qui faisait le charme du long-métrage original : la poésie.