Alors, en ce moment, il y a "Skull Island" dans les cinémas, un nouveau prétexte pour les studios de nous offrir avec une grande générosité et compassion un nouveau film s'inscrivant dans un nouvel univers étendu (quel chance n'est ce-t-il pas ?)
Et pour cette raison, quoi de mieux que de revenir sur l'un des blockbusters les plus proches de la perfection jamais réalisés ces 15 dernières années ?
Car le "King Kong" de Peter Jackson est, comme l'indique le titre de ma critique (très modeste, vous l'aurez noté), un DIVERTISSEMENT ULTIME !
Autant le film respecte l'oeuvre originale avec une rigueur rarement vue à ce jour tout en la modernisant à l'aide d'effets spéciaux numériques pour en faire une oeuvre absolument DANTESQUE, autant en terme de direction artistique qu'en terme d'action, ces dites séquences sont tout bonnement incroyables grâce à un découpage de l'action aux petits oignons, mais aussi un jeu avec l'espace et avec les dimensions (entre le gigantisme et le minuscule) proches de la perfection (imaginez le bordel si on voyait un singe géant se battre contre TROIS T-REX en essayant en même temps de protéger une petite blondinette minuscule ? Bah chez Peter Jackson, tout est aussi clair, lisible que terriblement bandant !)
Le film fait peu de compromis en général, Jackson alternant des séquences d'émotion pure, à la limite du gnangnan avec d'authentiques scènes d'horreur, ce qui a d'ailleurs tendance à choquer quand on voit une production quintuple A de ce calibre ! Mais ça montre surtout l'immense implication émotionnelle de notre gros barbu que l'on chéri tant, ce bougre n'hésitant pas à étirer ses scènes d'action, allant jusqu'à 15-20 minutes de combat haletant dans sa version longue (la séquence culte sur l'Empire State Building est le genre de scène définitive que l'on ne pourra jamais dépasser dorénavant si on tente de remaker le film)
Mais le clou du film est son King Kong ! Rarement je n'aurais vu un personnage animal si bien caractérisé, sans explications lourdingues et fumeuses de la part d'autres personnages ! Car grâce à quelques plans, on comprend le statut de roi que possède Kong sur Skull Island (des crânes de gorilles géants jonchant le sol semblent indiquer qu'il soit le dernier de son espèce), un statut proche de la malédiction finalement, notre cher Kong ayant probablement dû exterminer son espèce pour être le roi (d'où sa tronche burinée pleine de cicatrices), mais se retrouve finalement seul à contempler son coucher de soleil chaque soir... l'arrivée du personnage de Naomie Watts fait encore plus sens à ce niveau, puisque sa présence fait office de distraction pour le Kong, autant que peut l'être un petit chaton tout mignon à nos yeux (la séquence où Naomie Watts jongle sous le regard fatigué de Kong apporte ainsi une couche supplémentaire de tendresse)
Bref, ce film EST un grand film ! Peter Jackson parvient à s'adresser autant aux geeks purs et durs, fans de bastons homériques entre monstres géants, qu'aux cinéphiles à l'affut de toute prouesse en terme de mise en scène... même la ménagère de 50 balais matant le film un dimanche soir sur TF1 pourra verser des tonneaux de larmes devant des séquences hyper émouvantes, sans cynisme, sans condescendance... Peter Jackson n'hésitant pas, d'ailleurs, à montrer un versant plus sombre de sa personnalité au travers du personnage joué par Jack Black, grand rêveur cinéphile et ambitieux mais accessoirement sacré fils de pute quand il s'agit de prendre le gorille par les poils pour arriver à ses fins !
Un divertissement épique, donc, mais pour moi, ça reste LE divertissement classique ULTIME ! Et votre "Skull Island" là, sans même l'avoir vu, restera au statut d'anecdote dans l'histoire tumultueuse du Cinéma hollywoodien (et si je me trompe, je reviendrais surement dessus avec une critique, pourquoi pas ? HEIN !?)