Ah que c'est bon... ce type est magique (ouais ça n'veut rien dire mais j'm'en fous). A chaque nouvelle découverte de sa grouillante filmographie, j'ai envie d'hurler que je suis fan de lui, de son humour de merde et de son talent pour la mise en scène débile.
Ce gars est un des seuls qui me fasse réellement pleurer de rire aujourd'hui, et ce en employant ce qu'ailleurs j'abhorre particulièrement, un cinéma ultra référencé. Comment diable fait-il pour donner à ces clins d'oeil aussi multiples que complètement cons cette saveur hilarante ? Je n'sais franchement pas s'il est apte à une très grande subtilité calculée ou, au contraire, une technique pataude et bourrine comme l'ensemble le laisserait facilement croire, mais ce qui est sûr, c'est que le bonhomme est doué, très doué, car c'est presque à chaque fois le rire et l'exultation qui en découle.
Maîtrisant à merveille le comique de situation, l'absurde, le non-sens et une pointe de burlesque, l'art de Chow est unique et fait de chacun de ses valeureux et chers modèles autant de stéroïdes efficaces pour booster les plus abracadabrantes de ses farces. Clown inépuisable jonglant à nouveau ici avec des parodies tant respectueuses et amoureuses que foutage-de-gueulesques d'une pléthore de classiques, de John Woo (l'intro reprenant The Killer est irrésistible) à Bruce Lee (la reprise de La Fureur de Vaincre en pièce de théâtre tient du génie), il construit encore un film avec peu de choses : Son enthousiasme extrêmement communicatif, sa créativité débordante, sa tendresse touchante pour ses inspirations et sa bonne trogne inimitable.
Incarnant ici encore une fois un "monsieur personne", type lambda rêvant de devenir acteur, de gravir les marches jusque derrière l'écran, figurant bien trop zélé pour être efficace, roupillant sur un hamac au milieu d'un tas de photos, entre Nicolas Cage, Jeremy Irons ou Tom Cruise, et partant encore une fois de rien pour acquérir le pas grand chose qui fait beaucoup, on ne peut qu'admettre que le film porte bien son nom, celui d'un pitre au talent rare. Le seul qui réussisse à me faire passer du rire aux quasi-larmes, le seul qui puisse me foutre une boule d'émotions dans les tripes en mettant en scène la plus naze et classique des love story.
C'est touchant, "mignon", hilarant et jubilatoire du début à la fin, mêlant romance et action au sommet d'une montagne loufoque, et je n'ai qu'admiration pour ce type. Le même genre d'admiration que Wan Tin-san, son personnage, doit avoir dans le film alors qu'il prend un cours de "comment mimer qu'on se prend une balle dans la gueule" par Jackie Chan himself. Grand moment.