Je suis tombé raide dingue de la série sud-coréenne Kingdom et je trouve, à bien des égards, qu'il s'agit de l'une des meilleurs séries signée Netflix. Et même si on ne raffole pas des histoires de zombies, on ne peut que reconnaitre la qualité de mise en scène, du scénario et de la reconstitution de la Corée médiévale. Malgré un rythme bien à lui, le spectacle reste total, entre scènes osées et sans pitié, humour bien dosé et action trépidante ! Mais avec son épisode spécial d'une heure et demie, Ashin of the North, origin story axée sur le personnage d'Ashin (qui n'apparait que dans le dernier épisode de la deuxième saison), mon avis est un peu plus mitigé... Déjà, j'ai trouvé l'introduction mal adaptée et très compliquée, notamment la situation politique et militaire du pays. Il faut donc faire preuve d'efforts pour s'intéresser à ce contexte qui nous est largement inconnu. Ensuite, j'ai trouvé ce prequel plutôt dispensable dans son ensemble. Si on le regarde dans la continuité de la série, je pense que l'intérêt est tout autre mais regarder cet épisode plus d'un an après la fin de la dernière saison fait perdre beaucoup de saveur. L'atmosphère, bien que similaire, se veut plus sérieuse et dramatique et permet de revenir sur le destin d'Ashin, une petite fille survivante d'une tribu prise en étau dans une guerre féroce. En parallèle, on observe le déclenchement d'une épidémie qui va anéantir toute une nation, et ce, à partir d'un incident insignifiant... On retrouve la patte de la série, avec une présentation directe de la violence, impitoyable et peu bavarde. L'humour est ici mis en sourdine mais l'exposition de la mystérieuse plante de résurrection établit un lien direct avec les événements désastreux du début de la première saison. Mais personnellement, je suis resté sur ma faim, notamment avec le personnage d'Ashin avec lequel je n'ai bizarrement pas accroché. Je n'ai pas réussi à m'identifier à son désir de vengeance et à ses motivations. L'intrigue, aussi, est assez banale et n'arrive jamais à pousser son potentiel comme il le faut. L'ensemble est pour moi prévisible, trop long pour ce que ça raconte et trop sombre dans l'image, bien qu'on ne puisse renier totalement son efficacité. Entre fresque historique, drame humain et délire gore, ce petit film comble les attentes des fans de genre. Mais Ashin of the North ne nous apporte pas grand chose de neuf.