Le jeune Balian, plutôt mal à l'aise dans son village où il est forgeron depuis que sa femme s'est suicidée, rencontre Godefroy d'Ibelin qui lui dit être son père et veut l'emmener à Jérusalem.
Balian y voit le chemin pour gagner le pardon de ses péchés et ceux de sa femme.
Godefroy meurt en chemin et Balian arrive seul à Jérusalem dont le roi lépreux maintien une fragile paix avec Saladin depuis 6 ans.
Mais une bonne partie des chrétiens est quand même venu là pour casser de l'autochtone "hérétique" et une bonne partie des musulmans veut également casser de "l'infidèle".
Balian, lui, veut être un bon chevalier, faire ce qui est juste et protéger le faible, ce qui ne concorde bizarrement pas vraiment avec la politique actuelle d'équilibre très incertain en Terre Sainte.
Le film met une grosse heure à démarrer. Ne nous leurrons pas, le film commence quand la guerre commence et que Balian embrasse son destin de meneur d'homme, non pour sa propre gloire, non pour la religion mais pour défendre le faible.
Scott marche sur un fil très fin entre le politiquement correct et une certaine réalité historique et, si cela reflète quelque peu le situation de l'époque (une fragile cohabitation pacifique entre religions et peuples), il essaye tellement de garder l'équilibre pour ne froisser personne qu'il transforme aux forceps son jeune héros (assez fade Orlando Bloom) en croyant oecuménique. Que des hommes ayant passé des années en Terre Sainte se soient calmés dans leur ferveur religieuse et aient appris à tolérer et même comprendre un autre point de vue, soit mais Balian est trop fraichement arrivé pour que ce soit son cas.
Après son discours de type Saint Crépin (cf: archétype du grand discours de pré-bataille pour galvaniser les troupes dont Shakespeare pose les bases dans Henry V, juste avant la bataille d'Azincourt, à la Saint Crépin donc) qui a plutôt de la gueule, il faut bien le reconnaître, le sang gicle pendant 1H pour que le film finisse, ma foi, de façon bien terne.
Les personnages manquent de relief et le plus intéressant est le roi qui reste malheureusement toujours en arrière plan pour laisser la place à Balian, qui est d'un intérêt assez inexistant pour un héros, pas aider par une prestation d'Orlando Bloom qui semble ne pas être vraiment là.
Scott tente de refaire Gladiator mais au lieu de teinter son film d'ocre, il le teinte de bleu froid ce qui donne un film .... froid. Il n'arrive jamais à donner un souffle épique à son épopée ni à donner suffisamment de profondeur au voyage intérieur du héros.
Un film qui n'est pas sans qualités mais qui malheureusement manque d'âme, un comble, et peine à maintenir le niveau d'attention.