« On n'attend pas d'une œuvre d'art qu'elle nous enseigne l'histoire. Un artiste se sert du savoir qu'il possède et le place dans une œuvre d'art pour démontrer à l'humanité la vanité et la bêtise des actes de violence. C'est le cas pour Kingdom of Heaven. »
— Dr Hamid Dabashi, professeur à l'université Columbia
Des décors somptueux, ceux des Alcazars d'Andalousie et des oasis de Ouarzazate, des répliques qui vous fouettent le sang, des scènes qui vous émeuvent au plus profond de votre être, une extraordinaire et cathartique BO d'Harry Gregson-Williams, le réalisateur de Gladiator se surpasse et atteint l'acmé de sa carrière avec Kingdom of Heaven! Ce film est un dialogue de morale où Balian, ce forgeron bâtard qui finira baron d'Ibelin, est en constant questionnement. Un homme de conviction, défenseur de Jérusalem face au puissant Saladin, il essaye d'y établir "le Royaume des Cieux" (d'où le titre). Il s'interroge donc sur la foi, la tolérance, la pitié, l'honneur, la peur, la mort. Un film fort en symbolique qui, au delà de l'exactitude historique, prône la paix et permet de porter un regard neuf sur un conflit multiséculaire, cette même querelle religieuse qui continue jusqu'à aujourd'hui à meurtrir la ville trois fois sainte de Jerusalem. "Qui est légitime? Nul n'est légitime! Tous sont légitimes!", crie Balian en parlant des trois religions monothéistes du haut de la forteresse pendant que s'écroule le rempart sous les coups de trébuchets de Saladin. Une phrase forte et percutante comme beaucoup d'autres. Tout cela, c'est Kingdom of Heaven de Ridley Scott!