Comme quoi sortir des éléments artistiques avant la release d’un jeu pour en faire la pub, ça se démocratise – oui, Blizzard, c’est de toi que je parle. Square Enix s’y lance et nous propose Kingsglaive : Final Fantasy XV, réalisé par Takeshi Nozue, une introduction au jeu éponyme sorti il y a peu. Sachant qu’autour de centre vidéoludique, gravitent donc ce film, une série de 5 épisodes et 5 – oui, encore – jeux dérivés complétant la trame; eh be mon Gaston, on n’en a pas encore vu le bout !
Du coup, qu’en a-t-on pensé de ce Kingsglaive ?
Dans la lignée des Créatures de l’esprit et de Advent Children, ce Final Fantasy ne fait pas exception à la règle et est donc réalisé en images de synthèse et bouyah ça m’a défrisé la crinière !
Nous en avons de nos jours de plus en plus d’exemples, la qualité, au sens large du terme, des animations par ordinateur semble à chaque fois atteindre les limites du possible pour ensuite les repousser à grands coups de savate.
À propos des détails des personnages – barbes, cils, cheveux, boutons de jeunesse – tout est modélisé avec une précision hallucinante. La modélisation de l’univers n’est pas en reste. Que ce soit la magie – les warps des Kingsglaive ou les boucliers – ou encore la physique – poussières en suspension, lumière, nuages – et les bâtiments; tout est d’un réalisme numérique saisissant.
C’est cependant une marque de fabrique de Square Enix qui, au fil de ses opus, nous a toujours offert des cinématiques époustouflantes dans leurs jeux; autant il y a maintenant presque 20 ans – oui Gaston, on se fait vieux – avec Final Fantasy VIII. Puis quelques années plus tard avec l’excellent Final Fantasy X ou encore Kingdom Hearts premier du nom. Ce n’était donc pas une surprise et, personnellement, je m’y attendais et en suis totalement et irrévocablement satisfait.
À cette technique, s’ajoute un monde passionnant où se mêlent des technologies de tous les jours – voitures, trains, feux rouges – et l’univers fantasy – magie, démons, sorciers, rois majestueux. Tout cela donne un mélange pseudo steampunk et offre une bouffée d’air au monde de la fantasy, parfois saturé d’elfes, de nains et de dragons.
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Pourtant, emballer le bonbon dans du joli papier brillant suffit-il à ce qu’il soit savoureux ?
Si l’on peut louer une maîtrise incontestable technologiquement, il y a hélas un gros problème au niveau du technique. Même si le scénario en lui-même est cohérent et tient la route, il reste très difficile de comprendre ses tenants et ses aboutissants.
Les grandes lignes sont là et elles progressent à grands renforts de « Tu l’as vue la broche, la broche LÀ ! Tu la vois ?! C’est important, tu l’as vu hin ?! ». Tu auras donc compris mon Gaston que par-là j’entends que les fils de l’intrigue s’apparentent à de la bonne grosse corde des familles et que, quasiment, rien n’est surprenant.
kingsglaive-coverEt pourtant, malgré ce côté « obvious« , certaines actions et décisions restent trop approximatives, voire floues, sinon totalement incompréhensibles. C’est là que le problème de créer un univers étendu sur plusieurs œuvres empêche de complètement cerner une histoire trop vaste pour un seul film. Ambitieux, mais non judicieux.
Cela s’ajoute à un problème de rythme : vite, vite, vite, il faut avancer. Ce qui implique donc un léger, ou inexistant, attachement aux personnages. Le peu d’émotion est forcé par les dialogues – après, si le personnage le dit, c’est que c’est vrai – mais pas de chance, ça ne peut pas nous impliquer outre mesure.
Enfin, le montage qui, lors des phases dramatiques et intrigantes, est particulièrement réussi. La tension est palpable et les personnages bien mis en avant. Et là, les scènes d’action arrivent et c’est le foutoir. Qui s’est lui ? D’où il vient ? Pourquoi saut-il là ? Eh, où est-il passé ? Ah le voilà, le furet du bois-joli. Oups, pardon, j’ai vomi. Même une journée sur des montagnes russes m’aurait moins remué. La lisibilité de ces scènes est très réduite et m’a à plusieurs reprises perdu, voire agacé.
Mais, que veux-tu Gaston, je suis un geek et, bordel, qu’est-ce que c’est classe. D’un point de vue purement fanboy et en mettant mon cerveau un peu sur le côté, j’ai adoré ce panache des combats, pour ce que j’en comprenais, cet univers morderno-fantaisiste et des personnages avec une classe à en revendre.
Je retiendrai donc que le Kingsglaive : Final Fantasy XV de Takeshi Nozue est un bon film de fanboy qui ouvre la curiosité sur une histoire très vaste – oui, j’ai envie de jouer au jeu évidemment maintenant; ce qui implique que le film a rempli sa mission – mais qui pourtant souffre de beaucoup de problèmes techniques qui nuisent à la compréhension, si pas à l’appréciation d’une œuvre bonne, mais sans plus et vite oubliable.
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