Exemple typique d'une suite classique

Kingsman : Services Secrets fut l'une des très bonnes surprises de l'année 2015. Un film d'action complètement décomplexé, fun et rendant hommage aux anciens films d'espionnage façon James Bond, période Roger Moore. Puisque le film connu un bon petit succès (autant public que critique), on se doutait qu'une suite serait mise en chantier. La question était de savoir qui s'en occuperait. Matthew Vaughn, le réalisateur/scénariste/producteur du long-métrage, n'est pas un adepte des suites. Pour preuve, ces précédents films à succès tels que Kick-Ass ou X-Men : First Class qui ont chacun eu une suite mais qu'il a refusé de réaliser. En sachant cela, c'était d'une certaine manière assez intrigant de découvrir ce qu'il avait à proposer avec ce Kingsman : Le Cercle d'or qui l'avait poussé à enfreindre sa règle.

Cependant, maintenant que le film est sorti, on a pu se rendre compte que cette suite est tout ce qu'il y a de plus classique. C'est d'autant plus frustrant que le premier film s'était justement démarqué par sa fraîcheur et son style qui en faisaient un film d'action à part et différent des autres films du même genre qui sortent actuellement. D'ailleurs, ce deuxième film partait déjà avec un désavantage par rapport au précédent car ce dernier pouvait jouer sur l'effet de surprise. A l'époque, on n'était alors pas trop sûr de savoir à quoi s'attendre et on en attendait pas forcément beaucoup, alors que pour ce nouveau film on était préparé et on espérait se reprendre la même claque que la première fois. C'est donc encore plus décevant que cette suite soit autant classique et peu surprenante alors comparée au premier.

Matthew Vaughn a repris quasiment tous les éléments qui avaient fonctionné en 2015 pour construire ce nouveau film. Beaucoup de clins d’œil et de parallèles existent entre les deux opus. C'est précisément en ça que Kingsman : The Golden Circle est un exemple typique d'une suite classique. Lorsque le réalisateur se contente de reprendre ce qui avait plu une première fois pour recommencer, sans y ajouter quoique ce soit de vraiment nouveau. Dans le cas présent, le réalisateur anglais est même allé jusqu'à faire revenir l'un des personnage phare et apprécié pourtant mort dans le premier film, en trouvant une excuse tout à fait improbable. Et pour ce qui est de la scène de l'église qui avait tant marqué dans le précédent volet, on peut retrouver sa sœur avec le même style dans ce numéro 2, en moins impressionnant.

Toutefois, malgré son manque d'inventivité, Kingsman : Le Cercle d'or n'est pas un mauvais film. Au contraire, il est bon, mais simplement pas autant que son grand frère. L'humour fonctionne toujours (Elton John est en trop cela dit), les acteurs ont encore autant la classe dans leur smoking et la bande originale composée par Henry Jackman et Mattew Margeson est même meilleure que celle du premier film. L'idée de s'inspirer de la chanson Take me Home, Country Roads de John Denver est brillante. De plus, évidemment, les scènes d'action sont toujours aussi bien réalisées et cool à regarder. Matthew Vaughn a un talent indéniable pour mettre en scène les affrontements en leur donnant une forme d'humour, tout en gardant la violence et en faisant en sorte que ce soit constamment lisible et assez spectaculaire.

Ces nouvelles aventures constituent un nouveau film franchement agréable à regarder et qui plaira à ceux qui ont aimé le premier car on retrouve tout ce qui avait fait la force de ce long-métrage. Mais c'est en même temps ce qui fait la faiblesse de cette suite justement. Elle copie de trop l'original pour parvenir à impressionner autant.