Hérité d’un comics, le dernier film de Matthew Vaughn nous présente Eggsy, un jeune homme, perdu dans une vie inconfortable, désireux de résoudre ses conflits personnels mais incapable d’y parvenir sans s’attirer d’ennuis. Il rencontre alors Harry Hart qui lui offre de passer des tests pour devenir un Kingsman, agents secrets gentlemen, payant ainsi sa dette envers le père de l’adolescent. Jusque ici rien d’affolant mais rien d’ennuyeux non plus. Le scénario est alors complété par le grand méchant présent dans tous les films d’espionnage, Richmond Valentine, un riche savant s’étant attribué la mission de guérir la terre du virus qui la détruit, la surpopulation.
A peine avons nous jeté un coup d’oeil à la bande annonce que nous devinons un schéma classique dans le déroulement de cette histoire. Le spectateur a alors deux pensées possibles avant d’aller voir le film: le plaisir de revoir ce que l’on connait déjà ou l’ennui face à la répétition. Finalement il ne faut se laisser convaincre par aucune de ces idées car l’élément habituellement minime dans les films d ‘espionnages qu’est l’humour est constamment présent tout au long du film, faisant de Valentine un méchant plus ou moins sympathique et de Harry le mentor rêvé. Cet élément surprenant est un pilier du scénario estompant la sensation de déjà vu du spectateur. C’est cet humour qui rend le film accessible à tous ou presque, même les scènes violentes sont présentées avec une certaine dérision. Mais il est aussi la cause d’un questionnement régulier sur la raison qui nous a poussé à voir ce film, car sous un certain angle il peut paraitre comme une suite d’exagérations qui finie par créer un immense bordel.
C’est la que l’étonnement nous prend, ce surplus d’humour étant prévisible dès le visionnage de la bande annonce, on en vient à se demander que font dans ce film des acteurs tels que Colin Firth, ou encore Michael Caine. Et bien là se trouve, le coup de maitre de ce film au casting alléchant. Chaque acteur est parfaitement choisi pour son rôle: Colin Firth est un Harry Hart très convainquant qui malgré le décalage de ce film avec ceux dans lesquels on a l’habitude de le trouver, garde une distinction indiscutable, Samuel L. Jackson est Richmond Valentine et perd ainsi tout le sérieux avec lequel on l’a connu dans les différents Tarantino mais n’en est pas moins bon et enfin on ne manque pas de se réjouir de retrouver Mark Hamill. De plus on trouve également dans ce casting Mark Strong qui collabore de nouveaux avec Matthew Vaughn après Kick Ass! Enfin on y découvre avec plaisir Taron Egerton dans le rôle de Eggsy et la ravissante Sophie Cookson dans celui de Roxie, deux jeunes acteurs émergeant sur la scène cinématographique et qui pourraient tous deux avoir des carrières fructueuses.
Petit plus pour les amateurs de musique, la bande son de Henry Jackman et Matthew Margeson est dénuée de prétention et s’adapte parfaitement au film, on y ressent l’influence de nos agents secrets préférés tel que James Bond. Cette bande son est accompagnée de morceaux de multiples artistes, le réalisateur n’ayant fait appel à nul autre que David Bowie pour la musique de la bande annonce. On retrouve également Iggy Azalea en featuring avec Ellie Goulding, la nouvelle star britannique John Newman en featuring avec Rudimental ou encore pour les amateurs de rocks Free Bird de Lynyrd Skynyrd. C’est un mélange de styles intéressant, en sélectionnant des artistes contemporains additionnés à des morceaux modernisés de leurs prédécesseurs, M.Vaughn fait ressentir de la même façon que par son choix d’acteur, son désir de rendre son film multigénérationnel.
Ainsi je vous souhaite un bon visionnage sans trop d’attente si ce n’est quelques éclats de rire et un moment de détente.