Kingsman c'est l'anti Casino Royale, un James bond qui ne se prend pas au sérieux, "à la cool", très coloré et à l'extrême limite de la parodie. Si vous cherchez un film d'espionnage avec de la réflexion, passez votre chemin, car Kingsman mise avant tout sur l'action, l'humour, le gore et le politiquement incorrect. Kingsman c'est aussi l'adaptation d'un comics de Mark Millar, également auteur de Kick Ass et Wanted. Les comics de Mark Millar ont pour point commun des personnages hauts en couleur et adulescents, ce qui semble beaucoup plaire à Matthew Vaughn déjà à l'origine de l'adaptation de Kick Ass pour le grand écran.
Soit disant un film hommage aux films d'espionnage des années 70, moi je vois là plutôt une comédie d'action décomplexée, le film d'un sale gosse pour les sales gosses qui ne respecte rien, un film over the top et badass qui repousse les limites du cinéma d'action. La scène de massacre dans l'église en est un bon exemple, c'est jouissif et tellement dingue dans la débauche de gore.
Kingsman est assez déroutant, bourré de références et d'humour avec un méchant machiavélique digne des meilleurs James Bond, mais interprété comme un espèce de geek ridicule qui ne supporte pas la vue du sang. Le film aime jouer sur les contrastes, les kingsman sont des gentlemans en costard cravate tandis que le méchant se la joue "swaggy", un milliardaire qui mange du macdo dans des grands plats en argent, différence marquée aussi et surtout par son look (un adulte habillé comme un ado) et sa façon de parler (comme un ado encore une fois). C'est un film qui ne se prend absolument pas au sérieux, une comédie d'action qui laisse libre court aux délires visuel de Matthew Vaughn, en multipliant les gadgets en tout genres et en misant sur la violence graphique. Prenons pour exemple le grand final avec les explosions de têtes, ça appuie le coté trash du film, tout en atténuant le gore par un effet graphique très stylisé, en résulte un sentiment de dégout, d'horreur et d'amusement assez unique.
Le gros point fort de Kingsman, c'est son bad guy interprété par Samuel L. Jackson. On dit qu'un James Bond n'est jamais aussi bon que son méchant, c'est vrai ici aussi avec Kingsman. Samuel L. Jackson joue un bad guy coloré, baroque et réfléchi ... un bad guy qu'on aimerait défendre, jusqu'au moment il où il franchit la limite à ne surtout pas franchir. C'est un bad guy dans la lignée de ceux qui en voulant faire le bien, finissent par faire le mal.
Kingsman, c'est du divertissement moderne. C'est jeune, dynamique, mais avec pas mal de mauvais goût qui ne peut pas plaire à tout le monde. On apprécie ce Kingsman pour son côté irrévérencieux (violence graphique, vulgaire et graveleux) et pour son bad guy très réussi, mais qui souffre des mêmes maux que tous les blockbusters modernes, à savoir de l'action pour de l'action et trop long pour ce qu'il a à raconter.