Gentlemen Jump Street

Vaughn ! Tu as fais de Kick-Ass un de mes précieux, et même si ce n'est pas aussi épatant, tu as retrouvé ta patte artistique. Par "Patte artistique" j'entends sa manière de filmer ses scènes d'action par des plans rapprochés, sa capacité à détourner sans perdre le sérieux de l'histoire et surtout, surprendre le spectateur en contournant ses attentes créés.

Il est certain qu'après son "X-men First Class", j'ai perdu confiance en l'un de mes réalisateurs favoris de cette génération. Certes, il s'agissait d'un film qu'il terminé en quelques mois et c'est absolument dingue en terme de délais. Mais passons, depuis Kick-Ass, nous n'avons plus revu notre artiste derrière la caméra et aux commandes.

Et bien, Putain, ça m'avait manqué !

Pour commencer, la Bande Originale nous saisit dès le générique avec du Dire Straits ! Du Dire Straits dans un film d'espionnage ! Je m'attendais à tout sauf à ça ! Vaughn, je t'aime !

Kingsman est un film provoquant, qui mélange la classe de la vulgarité à celle du gentleman jusqu'à me donner envie de jeter mon sweat et d'opter pour un costard. Les acteurs sont bons, très bon même, il suffit de voir le casting. Je n'ai jamais autant aimé voir Colin Firth à l'écran. Et Taron Egerton n'est pas du tout une tête à claque contrairement à ce que je pensais. Seule petite déception pour Samuel L Jackson qui se fait vraiment vieux pour les scènes de combat, si bien qu'il n'a pas souhaité montrer ses kicks. Mais c'est vraiment sympa de le voir habillé de cette manière particulière.

Du gore tantôt assumé, tantôt détourné pour pouvoir être vu par un public plus large, et cette décision de détournement du gore pour les scènes extrêmes sont vraiment bien pensés même si je sais très bien qu'elles diviseront. Mon inquiétude avant de voir ce film est l'idée permanente de ce genre d'histoire mettant en scène un adolescent, celle d'un "entraînement". Heureusement ceci passe assez rapidement, mais des questions subsistent par rapport au but de cet entraînement, on peut quand même trouver des réponses par rapport aux capacités déjà acquises des candidats.

L'histoire en elle-même est bien ficelé sans vraiment être complexe, elle n'est pas là pour retourner le cerveau et créer des réflexions, c'est un film qui créer ce que l'on a toujours voulu voir d'un film d'espionnage, mais avec la touche Vaughn qui prend en considération ce qui a été fait avant. Les références influences la tournure que prend la film et ce, de plus en plus à l'approche de la conclusion.

Des gadgets à la "James Bond" et une classe à la "Chapeau Melon et Bottes de Cuir", et une violence (réaliste ?) que seul Vaughn sait mettre en scène. Si l'on est opposé à ce que l'on peut appeler le "Langage de la rue" et à la sensation que l'on peut en tirer, la satisfaction de jurer chaque seconde sans se soucier de son image, jurer sans arrêt, insulter pour appuyer son opposition, son dégoût, ce n'est donc pas la peine de payer son ticket pour ce film, vous n'auriez aucune chance d'apprécier ce genre de film.

La question pourrait être, si ce film a réussi à changer en moi l'idée de l'aristocrate et à rendre ce style classe, redorer l'image qu'il avait auparavant, se pourrait-il que des yeux d'un adulte, ce film puisse changer l'image du "jeune d'aujourd'hui" que l'on voit comme vulgaire et méchant ?

Bref, l'année 2015 commence parfaitement bien avec The Interview, et le retour de Vaughn au cinéma.
Vas-y Matthew ! Redonne moi des coups de coeur comme celui-là !