Matthew Vaughn va bien, merci pour lui. Layer Cake, Stardust : Le Mystère de l'Etoile, X-Men : Le Commencement, Kick-Ass sont autant de ses films qui sont chers à mon coeur et pour lesquels j'ai une tendresse particulière. Tout cela pour dire que le gars, bah, il ne m'a jamais déçu : toujours généreux qu'il est dans son spectacle, jamais confortable dans ses partis pris. Et ce n'est pas avec ce film que cela changera. Car Kingsman : Services Secrets, c'est un bon panard : un truc goguenard, mal élevé, foutraque, désinhibé et irrévérencieux.
Commençant comme une Spy Academy, livrant ensuite une parabole sur le passage à l'âge adulte pour se terminer comme un James Bond de l'âge d'or échevelé, Kingsman : Services Secrets est aussi généreux que son géniteur, qui n'hésite pas à attraper son shaker et à y jeter tout ce qui passe à portée de ses mains expertes : pastiche de 007, méchant over the top et savoureux, caricature d'un Steve Jobs mégalo, Hit Girl juchée sur les lames d'Oscar Pistorius ultra charismatique, violence décomplexée à la Tarantino période Kill Bill Volume I, clins d'oeil complices aux films d'espionnage modernes et humour décalé, tout y passe, ici pour le meilleur. Matthew Vaughn se paie même le luxe d'un casting stratosphérique avec Colin Firth, Mark Strong, Michael Caine et surtout, un Samuel L. Jackson impérial de cabotinage et de zozotement.
Matthew Vaughn emporte une fois de plus le morceau et nous livre une série B accrocheuse, efficace, flambeuse et bien troussée.