Après plusieurs courts-métrages animés, le réalisateur Michel Ocelot s'inspire d'un conte africain pour l'adapter à l'écran à travers un splendide dessin animé dont le succès-surprise n'a d'égal que sa beauté. En effet, loin des productions habituelles, Kirikou et la Sorcière s'appuie sur une mise en scène époustouflante basée sur des décors magnifiques et une animation autrement fluide, narrant ainsi une histoire simple mais attendrissante, celle d'un nouveau-né intelligent et débrouillard qui décide de sauver son village d'une terrible sorcière.
Pour cela, il va devoir faire ses preuves auprès des siens, parcourir la savane et ses dangers afin de percer le secret de la sorcière et par la même occasion découvrir le sens de la vie. Cette histoire sobre mais efficace réussit dès les premières minutes à nous envouter intégralement, Ocelot adoptant un style de narration répétitif et enjoué basé sur des dialogues simples, des chansons sporadiques entrainantes et des scènes d'action envolées accompagnées d'un humour très amusant. Immédiatement conquis, on ne peut que suivre les aventures de ce petit Africain curieux et intrépide, sans peur et attachant.
Outre son scénario malin et ses graphismes uniques, Kirikou et la Sorcière nous présente également une morale agréable et un rythme soutenu, ne faisant jamais basculer le long-métrage dans l'ennui. Les différents personnages secondaires apportent eux aussi leur lot d'exotisme, que ce soit les habitants du village aigris ou ces petits animaux malicieux qui aideront Kirikou dans sa quête de justice et d'amour. Au final, ce premier long-métrage est une totale réussite enjouée et fantastique, preuve que la France aussi peut proposer des films d'animation remarquables et originaux.