Un documentaire passionnant qui revient sur cette terrifiante histoire méconnue du grand public.

Serge Viallet retrace la terrible histoire du Camp 731 en Mandchourie, au nord-est de la Chine, où un complexe militaire secret japonais fut édifié et dirigé par le général Ishii Shiro. Construit au début des années 30 et détruit dans la précipitation en 1945 (lors de l’intervention des troupes soviétiques), cette unité secrète aura servi à diverses expérimentations aussi bien sur des animaux que sur des humains (femmes, enfants & prisonniers de guerre), dans le but de mettre au point des armes chimiques et bactériologiques.

Kizu, les fantômes de l'unité 731 (2004) revient sur cette terrifiante histoire, de ses débuts à sa dissolution. Bien qu’il existe déjà bon nombre de films à ce sujet, dont la quadrilogie Men Behind the Sun ou plus récemment, l’œuvre jusqu'au-boutiste Philosophy of a Knife (2008), rares sont les documentaires qui se sont intéressé à ce sujet et qui ont donné la parole à des protagonistes ayant fréquentés le Camp 731.

Ce film est constitué d’images d’archives, d’interviews d’anciens employés de l’unité ainsi que des plans tournés au sein du "Unit 731 Museum" à Harbin (à l’emplacement même du Camp 731, devenu depuis un lieu de mémoire en vue d’être classé au patrimoine mondial). Le film revient sur les nombreuses exactions effectuées sur les cobayes, ces derniers étaient très souvent non anesthésiés (tout juste étaient-ils immobilisés au curare, un paralysant musculaire qui leur permettait d’être pleinement conscient des atrocités qu’ils allaient subir). Pendant des années, les japonais à menés diverses expériences telles que la culture bactériologique (en inoculant sur les cobayes divers virus ou maladies), tests de décompression, de températures extrêmes, de bombes fragmentées ou encore de gaz toxiques.

A sa dissolution, le Camp 731 sera reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité (après 31 mois de procès), il faudra cependant attendre plus de 50ans pour que le Japon reconnaisse l’existence de cette unité secrète.

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