Il était une fois, en 2019, un cinéma d'animation saturé de formes arrondies, de textures parfaites et d'images lisses, un cinéma qui manquait d'âme et de rugosité, bousculé par un film sorti de nul part, sans prétention, sur l'origine du Père Noël.
Ce long-métrage d'animation s'appelait "Klaus" et était rempli de formes anguleuses, de belles couleurs et qui rappelait l'animation traditionnelle avec les moyens technologiques de la fin des années 2010 pour créer une lumière réaliste par exemple.
Un long-métrage techniquement irréprochable, visuellement sublime et aux personnages tout sauf lisses.
On y rencontrait un postier pourri-gâté par son père directeur des postes (dans ce monde, les postiers sont organisés comme les militaires) qui allait parcourir son chemin d'initiation, un Klaus torturé, une professeure dont les idéaux semblaient s'être heurtés à la réalité du terrain ou encore un marin cynique et un brin taquin.
Tous les personnages, même secondaires, avaient une épaisseur et quelque chose à apporter au récit, si ce n'est pour faire avancer l'histoire au moins pour apporter une leçon aux enfants.
Ceux-ci évoluaient dans une histoire originale et remplie de trouvailles amusantes pour justifier tous les symboles rattachés au Père Noël.
"Klaus" était, en somme, un très beau cadeau de fin d'année et rentrait instantanément dans la liste des films de Noël que l'on aurait plaisir à revoir chaque année. Un film dont l'esprit mélange ceux de Dreamworks, des Disney traditionnels et de l'univers de Tim Burton ne pouvait en aller autrement.