Pas un simple film de Noël mais davantage une magnifique lettre contre les préjugés et la morosité..

C'est en ce début de mois de juin 2022, après une bonne journée de taff éreintante et chiante...que je me suis senti l'humeur de lancer de fameux "Klaus", sortie en 2019, réalisé par un espagnol et produit par Netflix...afin de m'oxygener l'esprit, me divertir un peu, voyager à travers, ce qui me paraissait un simple conte de Noël gentillet, un énième film de fin d'année, destiné a gaver les familles réunis pour les fêtes, une production simpliste, couillone et enfantine...un a priori, qui fut rapidement bousculé...

Bousculé tout d'abord par sa direction artistique, nous plongeant après une courte introduction, dans une scandinavie froide, grisonnante, austère, aux mœurs douteux, isolée, à la limite inhospitaliere...mais qui au fur et à mesure des heures, des minutes, de notre parcours...se voit changeante, sublime, envoûtante, enivrante...plus accueillante, profonde, riche bien aidé par cette image, mélangeant animation 2D, 3D, se rapprochant de l'animation volumétrique...le tout élégamment disposé sur des décors crayonnés, soivent tenté par l'animation européenne ou indépendante...donnant un caractère singuliers à cette environnement, un chara-design disproportionné à ces habitants, une sensible mise en avant d'architectures, de costumes et d'artisanats traditionnels...et par une sélection musicale surprenante et à propos, volontairement par moment en dissonance avec l'environnement mais en lien avec la situation...deux identités intelligemment orchestrées..toute deux jouant avec nos préjugés...toute deux jouant avec nos émotions...

Bousculé ensuite par son récit, s'inscrivant loin du conte de Noël, et des films promotionnels qui en découlent, mais plutôt une onirique aventure rythmée construite autour de la rencontre entre un jeune postier gringalet, prétentieux, hautain, bourgeois, menteur et pas très débrouillard, héritier d'un empire et un veille homme bucheron immense, d'apparence hostile, silencieux, aigri, reclu sur lui-même et pas très affectif, dernier représentant d'un artisanat...qui par leur collaboration, leurs diverses rencontres, leurs mésaventures, leurs défis, leurs buts...au final leur histoire personnelle et commune...vont nous attacher à eux, vont nous délivrer moultes métaphores et allégories autour des rapports humains, de la structure de la société et le sens de la famille, vont nous faire rever à travers diverses relectures de mythe et légende, autant celle de Noël que des plus iconiques émanant de la littérature, vont nous faire confronter à différents pans culturels inhérents à ce territoire, notamment les Samis, que l'on connaît peu, nous faisant rigoler, pleurer, réfléchir...deux incarnations excellemment interprètées...tout deux jouant avec nos préjugés...tout deux jouant avec nos émotions...

C'est donc après 1h20, scotché sur mon canapé, lors d'une petite soirée pépère, bien fatigué...mais revigoré, touché et marqué...que mes attentes ont été dépassé, que mes a priori sur cette production, bien plus sensé, sensible que la plupart de celles destinées aux cinémas, se sont envolé...comme une lettre...m'offrant une intelligente et émouvante relecture d'un mythe, d'un conte, d'un territoire, d'une culture...se permettant même d'oser s'attaquer à un genre cinématographique, le film de Noël... se permettant de faire de la fantaisie pour évoquer notre réalité...se permettant d'être léger et sérieux...se permettant de jouer avec moi et mon cœur...une magnifique lettre, venant de Netflix, drôle quand on connaît leurs débuts avant d'être cette plate-forme numérique, venant du froid, drôle quand on sait qu'elle est écrite par un latin...mais surtout une lettre d'amour destinée à tous, transcandant son postulat de base et son titre evocateur......donc vous n'avez plus qu'à la lire et gardez vous le maximum de mystère pour la savourer.........