American Psycho
Knight of Cups raconte l’histoire d’un prince qui part à la recherche d’une perle. Malheureusement, sa jeune couronne vacille, son esprit se fissure et son identité disparait. C’est la dépression...
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le 26 nov. 2015
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Du plus haut des cieux avec "Tree of life" jusqu'au plus profond de l'âme humaine avec "To the wonder", voici venir l'entre-deux "Knight of cups" oeuvre du démiurge Malick. Si la palme d'or de 2011 avait en son sein la (re)connaissance, l'essai "A la merveille" se contentait,lui, de chercher un sens philosophique à l'existence ainsi qu'à l'Amour. Deux poèmes minéraux en apesanteur qui appelaient en un murmure un troisième segment définitif placé sous le signe de la mythologie." Knight of cups" est donc la pièce maîtresse d'une trilogie qui comme "La ligne rouge" en 1998 vient clore un cycle de films artistiquement accomplis. Reflet de ses deux vertueux ainés dans sa narration, sa photographie ainsi que dans le mouvement des corps, Malick entame plusieurs chapitres construits à la manière d'un récit héroïque prenant pour personnages des Dieux errants parmi les hommes.
"L'errance", le mot est lâché. Christian Bale, barbe hirsute et cheveux mi-longs, évoque à lui seul la figure du guerrier fatigué naviguant une dernière fois au coeur de souvenirs douloureux. Se remémorant les échanges passés avec son épouse et ses relations houleuses avec sa famille, il observe le monde des hommes du haut de son Olympe à lui. Un royaume constitué de nantis insignifiants, de déesses à la cuisse légère et d'intérieurs luxueux constitués de piliers finement sculptés et de piscines multicolores. Une orgie de chair et un sens vomitif du matérialisme qui ne le comble plus. Le Dieu Bale confiné à tant de raffinement traverse sans sourciller cet étalage jusqu'à ignorer le cambriolage de ses appartements. Finalement, la Babylone décadente n'aura aucune prise sur l'homme essayant de trouver un accomplissement chez le beau sexe. Mais à nouveau les magnifiques créatures issues de mondes interlopes ou "les Aphrodites" de passage n'auront de grâce à ses yeux. La cité Vegas et les terres désertiques apporteront-elles une réponse à cette errance ?
Malick se garde bien de donner les clefs de sa fresque mythologique. Film habité, hypnotique jouant sur les symboles et l'illusion d'optique, la première vision fait s'entrechoquer des ressentis allant de l'opacité thématique au minimalisme parfois abscons des dialogues. "Knight of cups" est tout cela à la fois mais ne s'apparente aucunement à un puzzle mais plutôt à une ligne droite où les temps passés, présents et futurs s'entremêlent. La griffe temporelle aussi bien que filmique du réalisateur participe à cet élan de perdition s'apparentant à une noyade. La métaphore aqueuse prenant pour corps des piscines de chlore où s'agitent des pantins désarticulés revient comme un refrain annonciateur de la fin d'une civilisation ou d'une renaissance... Un bassin d'eau comme un retour aux origines !
Malick invite dans un même lieu le meilleur de Godard (celui du "Mépris" et de ses figures divines) le formalisme de Michael Mann et la hargne de Brett Easton pour définitivement asseoir sa suprématie dans le cinema contemporain. Du haut de sa tour d'ivoire l'artiste peut poser sa caméra et profiter de ses vieux jours car sa partouze des sens est assurément le plus beau cadeau de cette fin d'année.
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le 13 oct. 2015
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