7.5: L’odyssée de la confession
2017, Irkoutsk: Matthieu, le responsable culturel d’un atelier franco-russe vouant la culture tricolore, est arrêté et accusé de crimes sexuels. « Défendu » par le beau-père de sa meilleure amie Svetlana, rencontrée lors de la soirée inaugurale du centre culturel, il est coupé du monde et livré en pâture. Sa seule option : fuir
Le voici ce retour de Jerome Salle qui après le commandant Cousteau, s’attaque à un sujet particulièrement sensible aujourd’hui : la justice à la russe. Un plaidoyer assez cinglant.
Dès la première séquence dans la forêt sibérienne, nous sommes directement mis dans le bain climatique tout sauf chaud. Puis par des flashbacks parfois compliqués au début à cerner mais finalement très bien montés, nous découvrons la force du piège qui se referme sur Matthieu : entre une chorégraphie inaugurale de mauvais goût où les interdits ne sont pas oubliés et une rencontre plus que compromettante, le piège est inéluctable.
Lellouche est impeccable même si certaines séquences paraîtront un peu trop caricaturales. Mais autant le rôle joué par Svetlana suscite tout d’abord la suspicion, autant la force du film est son procès indirect permanent avec une mise en accusation éloquente, une plaidoirie bien compliquée mais un verdict cinématographique cinglant, particulièrement en cette période compliquée qui pourtant, n’a aucun rapport avec la genèse du film et la marquante et courte confession de Salle à la fin du générique.
Se laisse donc tout à fait voir