Certes bien filmée, cette histoire manque cruellement de crédibilité.
Un gentil directeur d'affaires culturelles qui se transforme en champion de course à pied, qui se tape des randonnées dans la gadoue de 20 kms pourchassé par les loups alors que son seul entraînement physique était de rester allongé dans un lit pendant des semaines, peut-être que ça existe dans la réalité, mais disons qu'on a du mal à rentrer dans l'histoire quand on voit ça.
Et encore, je ne raconte pas la fin, où le type se révèle un expert du combat rapproché contre les tueurs du FSB...
A côté de ça, les personnages russes sont tout de même un peu caricaturaux. Ils haïssent tous les homosexuels, dégoisent sans arrêt sur l'Occident décadent, etc. Je sais bien ce qu'il se passe en Russie, c'est une dictature atroce, je ne suis pas naïf, mais j'aime quand un personnage a un peu de finesse, même s'il fait partie du camp des méchants.
En plus d'être caricaturaux, ces personnages n'ont aucune cohérence. Corrompus, méprisants, haineux, ils sont beaucoup moins redoutables au combat, ou bien ils se désignent eux-mêmes coupables quand l'un des leurs se suicide. J'aurais tendance à penser qu'un psychopathe cherche toujours à rejeter la faute sur autrui, mais enfin, passons.
Bref, le scénario manque de finesse, c'est le moins qu'on puisse dire. C'est assez inhabituel chez Jérôme Salle, mais cette fois-ci il a travaillé avec Caryl Férey, écrivain à succès dont je n'ai lu aucun livre, mais dont j'ai tendance à me méfier. En effet, j'avais déjà vu Le Serpent aux mille coupures, film bien maladroit adapté d'un de ses romans, avec les mêmes grosses ficelles, et les mêmes personnages de tueurs psychopathes surentrainés, qui font peur pendant tout le film, mais qui s'évaporent dès que ça convient au scénario.
C'est ce que je me suis dit en regardant le film. Peut-être que moi aussi, en étant poussé aux dernières extrémités, je me transformerais en bête enragée, prête à tuer pour survivre. Peut-être qu'il y a vraiment un Rambo en chacun de nous. Mais la plupart du temps, ce n'est pas ce qui se passe, et les vrais Rambo ont le dessus.