La bande annonce envoyait pas mal, pensez-donc : un King Kong de la taille d'un Godzilla, croisé avec Apocalypse Now (période, ambiance, Colonel chelou)... mais ça n'est pas tout à fait ce qui nous est servi.


Skull Island est un honnête actionner de monstres mais c'est bien tout. Les 2 scènes d'action principales déchirent méchamment.


L'attaque sur les hélicos est étourdissante, superbement filmée et les soldats se font défoncer proprement, c'est du grand art !


Le duel final, lui, est également magnifique, parfaitement lisible (gros point fort du film, ça !), beaucoup filmé légèrement en plongée, ça change pas mal et ça rend bien.


Après ça, comme un actionner de base (de monstres ou pas), on a + droit à des fonctions qu'à des personnages :


le baroudeur (déception : Tom n'a quasi rien à jouer), le Colonel traumatisé et humaniste à outrance (Samuel L. Jackson, qui m'a rappelé Laurence Fishburne dans Predators, à un moindre niveau évidemment), le scientifique flippé, etc.


Après, vous me direz, on ne demande pas autre chose à ce genre de films... mais ça n'est pas encore tout à fait le souci.


Le truc qui m'a principalement gêné, c'est le manque de "réalisme" de la chose, je m'explique : la suspension consentie d'incrédulité se doit évidemment de fonctionner à plein tube avec un film de ce genre ! Hors, ici, pleins de choses, qui peuvent sembler banales (voir futiles), sonnent faux : des regards, des postures, des gestuels. Tom et Brie posent systématiquement comme des mannequins (Brie la poitrine, superbe, en avant, Tom, les mains sur les hanches et les jambes bien écartés), Brie qui balance un briquet de la manière la moins naturelle de monde, etc.


C'est con : la crédibilité d'un univers aussi chelou soit-il, dépend principalement des réactions des gens "normaux" qui y sont confrontés. Et là, ça fait toc.


Ajoutez à cela pas mal de ralenties, pas laids, mais un peu trop poseur, et des références tantôt justifiées


(la tentative d’écartèlement de mâchoire de monstre par Kong, reprise du King Kong 2005, le plan de la batte / arbre, très similaire à celle de la batte / bateau de Pacific Rim),


tantôt moins, voir too much


(le travelling latéral sur Tom qui cut de l'oiseau au ralenti, pompé sur le plan de Léonidas dans 300)


et vous obtenez un film enrobé de jolis scènes d'action mais qui fait tiquer toutes les 10 mn.


Et, évidemment, ne transparaît pas l'amour des monstres de Peter Jackson et Guillermo Del Toro dont les King Kong et Pacific Rim peuvent dormir sur leurs 4 oreilles (si tant est qu'un film ait des oreilles).

gruute
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le 8 mars 2017

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gruute

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