A partir d’un fait divers tragique (Lucas Diomar, 19 ans, D.J., poignardé au cours d’une soirée d’anniversaire dans la cité Mont-Lucas à Cayenne en mars 2012), le réalisateur a tenté de faire une fiction, avec beaucoup de gros plans de visages, mais avec les vrais protagonistes [le neveu de la victime, Melrick Diomar, collégien, vivant à Stains (Seine-Saint-Denis) chez sa mère Lucie et venu pour les vacances d’été chez sa grand-mère, Nicole Diomar et mère de Lucas (et tante paternelle du réalisateur), et Yannick Cébret, ami de Lucas et blessé en tentant de le défendre], donnant l’impression de combler le vide du scénario inexistant. D’où longueur et ennui. Seule la scène entre la grand-mère et son petit-fils sur le pardon, est intéressante mais intervient au bout d’une heure. Mais pourquoi l’avoir tourné en voiture ? Il y a beaucoup de scènes « gratuites » (le film dure 1h17), telle que la prestation donnée par le groupe « Mayouri Tchô Nèg » où Melrick joue du tambour, le départ des musiciens à moto la nuit, et la présence d’un flash-back qui apporte plus de confusion que de clarté. C’est d’abord un film de sentiment sur le deuil et le pardon, qui aurait pu être tourné dans n’importe quelle banlieue française et non un film social et/ou politique sur la Guyane. Un court métrage aurait suffi.