Koyaanisqatsi
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Koyaanisqatsi

Documentaire de Godfrey Reggio (1983)

Living in a Glass House : What if love was out of the equation ?

Le film commence par une musique d'ambiance assez troublante,
avec des voix très graves répétant inlassablement le même mot,
"Ko-yaa-nis-qatsi", les images au ralenti,

puis la musique continue, et rythme le défilé d'images,
d'abord des décors naturels, puis petit à petit, l'homme fait éruption
dans le décor, et toutes les industries y passent, textile, divertissement, information,
transport, agro-alimentaire,...

Force est de constater qu'on comprend vite ce que le film va nous offrir pendant 80 minutes,
Après 30 minutes, une certaine crainte et lassitude s'est éveillée en moi,
En effet, à titre personnel, je rebute très facilement le cinéma inorganique et impersonnel,
car il est pour moi "sans intérêt" *, dans le sens où le miroir qu'il propose est réfracté et
quelque part, incomplet, comme si l'arc-en-ciel ne possédait que le rouge et le bleu...

Après, dans le domaine de l'art, je le tolère et le respecte bien sûr, c'est une opinion
qui garde de l"'intérêt" *, et de la naissance de cette contradiction, je me dois d'expliquer :

Il manque une donnée qui change tout : l'émotion humaine, les images offertes sur cette musique,
sont en fait, anxiogènes par le fait que les mines désabusées (ou gênées par la caméra) de la population, mêlée
à un décor de l'industrie en pleine expansion des early eighties, donne au spectateur un sentiment,
d'aliénation, de robotisation, qui nous dépasse, comme si un jour,
quelqu'un avait switché l'humanité de "OFF" à "ON", et que dès cette instant,
le contrôle était perdu, et il n'y avait plus que la contemplation, et la survie de l'individualité
insignifiante dans la masse.

Comme je le disais bien sûr, à titre d'art essayiste, j'adopte, c'est magnifiquement orchestré,
hypnotisant, après, je ne suis pas partisan. Je préfère faire le choix délibéré de
porter de l'intérêt au 0.00001% qui nous diffère tous, et de le conter, plutôt que de
rester dans l'art mécanique et contemplatif.

Je le conseille cependant à tout le monde (ce qui veut dire, les 4 braves qui involontairement auront lu cette critique) car ce film contient quelques instantanés assez extraordinaires,
Les 10 dernières minutes sont rendues très intenses par la musique, et l'anticapitalisme du réalisateur
se dénote sur la fin, ce qui l'oblige quand même à sortir de sa réserve et
de proposer un point de vue personnel,
Hoax
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le 20 janv. 2014

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