Pamphlet écologique, allégorie biblique voyage sensoriel ; ce premier volet de la Trilogie des Qatsi inquiète autant qu’il fascine. Koyaanisqatsi signifie en langue Hopi "vie déséquilibrée". C’est sans doute l’un des films les plus poétiques que je n’ai jamais vu. En effet ce film contemplatif nous donne à voir l’humanité de ses débuts les plus primaires jusqu’à son avancé technologique la plus extrême qui la poussera à sa perte.
Le film commence sur des images de terre vierge comme des scènes de genèse et finit par s’accélérer au rythme de la musique avec l’arrivé de l’activité humaine pour finir sur une scène de destruction d’une fusée apogée de la technologie humaine. Cette scène est d’une puissance incommensurable et souligne l’échec de l’orgueil humain.
30 ans avant les « Home » de Yann Arthus-Bertrand ou encore « Un vérité qui dérange » de Al Gore, Reggio force le respect en s’écartant de tout didactisme aussi bavard que rébarbatif, en effet le film est entièrement muet bercé par la sublime musique de Philip Glass. Cela en fait un film universel qui traverse toutes barrières de la langue et porte encore et toujours un message plus que jamais d’actualité. Par conséquent, le film laisse le spectateur libre de tirer ses propres conclusions là ou un home souhaite sensibiliser une doxa qu’il sous-estime selon moi.
Reggio et son équipe mettrons 7 ans à tourner et monter ce joyau du 7eme art soutenu par Francis Ford Coppola. Ce film est un témoin de la prise de conscience environnemental des années 1970 au même titre que « Soleil Vert » mais c’est le premier à utiliser des images réel pour traiter le sujet.
Certaines images mon laissé sans voix comme ce time lapse sur les gens qui passent dans les rues d’une grande métropole à toute vitesse. On est forcé de se poser des questions et de remettre en question notre place sur terre après de telles images.