Trois heures où l'on ne s'ennuie pas ! Un film historique librement inspiré de la vie d'un Cosaque lors de la première guerre mondiale et la guerre civile qui a opposé les blancs et les rouges. Le côté "famille à la Émile Zola" (tares, maladies, morts en tout genres...) pourra rebuter ceux qui venaient chercher un film d'action "macho". Ici, rien de sanglant ou épique à proprement parler, la guerre n'est qu'un passage de la vie de Gregori, le Cosaque qui va tomber follement amoureux d'une jeune femme mariée qui va s'enfuir avec lui, contre l'avis de tous et en ce début de guerre... La vie de tous les personnages est vraiment prenante, la mosaïque de destins tragiques prend superbement bien, et les acteurs sont tous excellents ! On découvre ainsi un jeu de Rupert Everett dur, sévère envers les autres et surtout envers lui-même, qui est torturé à souhait et représenterait presque la Souffrance incarnée (il faut voir toutes les misères qui lui arrivent...). Un fond historique qui ne perd pas les gens moins doués en histoire, tout est expliqué en une agréable narration. Le seul défaut est le nombre de personnages, on s'y perd... Cela est dû à l'esthétique littéraire russe (c'est à la base un roman sur la Russie) qui imite la vie en mettant un nombre immense de personnages, qui viennent et partent, dont on ne retient pas toujours les visages et les noms, que l'on confond... Comme dans la vie. Seulement, pour un non habitué, cela déconcerte un peu... Autrement, le film est mené tambour battant, des trois heures il n'y a presque pas de temps morts... Une fin tragique et minimaliste (pas de pyrotechnie, d'effets spéciaux en tout genres...) qui donnent encore un rendu plus que réel. Un film romanesque mais très réaliste, une épopée de vie tragique plutôt qu'un film de guerre. Prenant.