"-Y'a-t-il une issue secrète ? -Par le passage souterrain !"
*renifle*
Vous ne sentez pas ?
Ce parfum désuet de Linoléum et de Formica si cher aux années 80 et propre à leur kitsch inimitable, qui flotte subrepticement dans l'air.
C'est un OVNI très particulier.
Vous connaissiez le genre médiéval fantastique.
Voici le médiéval futuriste.
C'est très très simple, vous accouplez le Seigneur des Anneaux avec Star Wars, et ça donne un petit Krull.
Alors bien sûr je ne vais pas me contenter d'accusations en l'air, et me propose de vous narrer céans la toute première scène afin d'illustrer mon propos.
Les hobbits vivent paisiblement dans leur Tatooine natale, lorsqu'ils ont vent du fait l'Empire galactique envoie ses vils orcs leur déboîter la gueule bien comme il faut.
Mais les hobbits sont rusés.
La fille de leur souverain, la Princesse Leia, décide de se marier avec Aragorn, le chef du patelin voisin, afin de constituer un seul et même royaume, et ainsi pouvoir se rebeller peinard contre l'Empire.
Ce dernier ne l'entend évidemment pas de cette oreille, et envoie une armée d'orcs et de storm troopers au dit mariage en vue de copieusement savater tout le monde.
Ça combat sauvagement à l'épée, au sabre laser, à la dague, au blaster sonique (d'ailleurs les storm troopers tirent, comme à leur habitude, n'importe comment).
Mais voilà-t-y pas que la Princesse Léia se fait enlever par un Uruk-Hai, l'armée d'élite de l'Empire galactique.
Aragorn hurle sa douleur, mais à peine a-t-il le temps de digérer ce coup du sort qu'il voit son père Darth Vader chuter d'une passerelle.
Il hurle "PÈRE" comme le ferait tout bon fils (et comme l'a fait un certain Luke "Legolas" Skywalker de la Comté, en son temps) et se recroqueville telle une merde pour attendre la mort en position fœtale.
Sur ces entrefaites surgit de nulle part Gandalf Kenobi, un vieux fou (mais il arrive après la bataille, pas si fou quand même) qui vivait sur une montagne et va vraisemblablement devenir le mentor d'Aragorn.
Pourquoi en est-il descendu de sa montagne, personne n'en sait foutre rien et je crois bien qu'on s'en tamponne royalement l'oreille avec une babouche.
Gandalf Kenobi va botter le cul d'Aragorn et l'envoyer chercher sa princesse par le col chez l'infâme Bowser, sur l'Étoile Noire où elle est vraisemblablement détenue, et après PAF ! Pastèque !
Je sais c'est un peu décousu mais moi je vous retranscris ça pèle-mêle aussi.
Voilà ça vous donne déjà une idée assez précise de l'étendue des dégâts.
Alors pour précision ceci est réellement la première "vraie" scène, après une courte introduction où on voit des cavaliers Rohirrim gambader dans la campagne de Taooine.
Rien n'est expliqué au spectateur, qui est cordialement invité à se démerder avec l'histoire sur laquelle on embraye directement.
De toute façon on n'a qu'une heure et demi alors on n'a pas le temps de déconner avec des broutilles d'accessibilité. C'est pour les faibles ces conneries.
Je continuerais bien l'exercice mais ça prend du temps, et l'ensemble du film est à l'avenant.
Je vous fais donc grâce de l'artefact suprême (un boomerang. Je jure que c'est vrai) qui se trouve bien commodément sur la montagne voisine et que notre héros récupère donc en deux-deux.
Ça tombe plutôt pas mal, étant donné une fois encore que le réal dispose d'assez peu de temps.
Je vous épargne aussi la visite chez Yoda, le prophète de l'émeraude aveugle (émeraude à cause de sa peau verte).
Il n'habite qu'à un jour de voyage (vous l'aviez sûrement tous deviné).
Et lorsqu'ils localisent l'Étoile Noire, qui change de position tous les jours, ils connaissent la position du lendemain donc n'ont qu'un jour pour s'y rendre.
PAS DE BOL, c'est à 1000 lieues, donc plus d'une journée de voyage.
Mais COUP DE BOL, à environ 2 km de là se trouvent des chevaux de feu qui peuvent, eux, couvrir la distance dans le temps imparti.
Tous les trucs importants sont regroupés sur un rayon de 100 kilomètres dans ce film, c'est fort pratique quand on est pressé.
D'un point de vue technique, les trucages ont bien sûr mal vieilli (c'est d'ailleurs l'un des attraits majeurs) et la musique use et abuse des cuivres jusqu'à indigestion totale.
Et la potich... pardon, la Princesse Leia ne sert (presque) à rien de tout le film, ça va de soi.
Vous l'aurez maintenant compris (enfin j'espère), c'est fun à regarder et je remercie mes éclaireurs, notamment @Thieuthefirst, qui sont 3 à avoir vu cette petite merveille parmi les 68 au total du site.
Si vous avez deux heures à tuer et pas envie de trop vous prendre la tête, c'est du caviar.
Ah, et je l'ai vu en VF, ce qui me paraît la moindre des choses étant donnée la qualité des traductions et des doublages.
PS : y'a Liam Neeson, encore et toujours lui.
PPS : si vous vous êtes comme moi posé la question, il n'existe aucun lien de parenté entre Peter Yates, le réalisateur de ce film, et David Yates, le mec qui a consciencieusement massacré les dernières adaptations cinématographiques de la saga Harry Potter.