Qu’il est amusant de constater que le studio DC aura rarement été aussi inspiré qu’en reléguant au second plan ses super-héros en combinaison moulante, ces mêmes personnages qui composèrent les pires blockbusters récents, pour leur préférer leurs animaux domestiques ! Cette League of Super Pets amuse et divertit de bout en bout, animée par un sens de la parodie accessible à la fois aux novices et aux confirmés : le leitmotiv des lunettes portées par le chien Krypto pour divulguer au grand public sa véritable identité, référence évidente à Clark Kent dont le visage n’est ni couvert ni déformé lorsqu’il se transforme en Superman, atteste une lucidité quant aux limites – ainsi qu’au ridicule – de telles productions, raccordées pourtant à leur potentiel d’inventivité et d’efficacité. Le film réussit à conférer à chacune de ses bêtes une caractérisation propre, si bien qu’une relation crédible entre elles advient à l’écran. Nous reprocherons évidemment un goût pour la démesure facile, avec la surenchère finale d’obstacles singeant celle de Man of Steel (Zack Snyder, 2013) et rappelant la clausule de nombre de films d’animation, par exemple celle des Minions (Kyle Balda et Pierre Coffin, 2015) : toujours plus haut, toujours plus gros, toujours plus fort… Il n’empêche que cette production constitue une bonne surprise, influencée dans son approche par le travail de Chris Renaud sur The Secret Life of Pets (2016).