Une adaptation assez différente de celles habituelles puisque l’animation s’attarde à montrer que les bourgeois de Hamelin sont cupides et gaspillent leur nourriture, attirant ainsi les rats chez eux. Ils font alors appel au Joueur de flûte qui est ici une figure plus allégorique du Diable ou de la Mort. Comme on le sait, il fait son travail avec excellence mais les habitants de Hamelin refuse de lui payer les mille écus promis (enfin, surtout le Conseil municipal radin qui s’empiffre et refait les mêmes erreurs qu’au début).
Et pour pas arranger le tout, les conseillers sont ivres et abusent d’une femme au point de la tuer chez elle par sentiment de toute-puissance et d’impunité. Mais l’autre différence avec le conte d’origine, c’est que le flûtiste venge la femme en attirant vers la mort non pas les enfants mais tous les bourgeois de Hamelin en les transformant en rats et les jetant à l’eau. Ne subsiste qu’un nourrisson sauvé par un Vieux Pêcheur témoin de la scène, et qui s’en va avec lui pour ne jamais revenir.
Une autre différence subsiste dans la façon d’illustrer le conte par animation : le tout est expressionniste, semi-muet (sauf un langage grommelé), tout semble tordu et symbolique. On mixe et alterne plusieurs formes d’animation et matières (stop motion, bois, argile, peinture, vrais et faux rats, et cetera). On rajoute également une musique constamment oppressante pour rappeler que la ville va à sa perte, le Joueur de flûte représentant le Destin et la Mort quand cupidité rime avec pestilence.