KUBO, l’armure magique (16,5) (Travis Knight, USA, 2016, 102min) :
Cette aventure épique nous entraîne sur les traces de Kubo, jeune garçon conteur de rue vivant dans un village au bord de la mer en veillant sur sa mère alitée. A la suite d’une erreur, Kubo va réveiller les démons du passé, contre lesquels il va devoir se battre en retrouvant la trace de l’armure de son père grand samouraï disparu. Les studios Laika grand studio d’animation en stop motion reviennent après le sombre conte de fées « Coraline » (2009), la comédie fantastique « L’étrange pouvoir de Norman » (2012) et l’excellent « Les Boxtrolls » (2014) avec cet exaltant récit initiatique dont il rajoute l’origami (l’art du pliage en papier) pour notre plus grand bonheur. Dès la première scène le grand frisson nous envahit avec une scène au cœur de la tempête qui campe directement cette histoire dans une véritable odyssée mêlant les contes et les légendes médiévales japonaises. La mise en scène enchante par la superposition d’images donnant une impression de profondeur de champ assez incroyable. L’animation formelle s’avère visuellement sidérante de beauté, subjugue par la fluidité d’animation absolument époustouflante. Travis Knight (directeur des studios Laika) pour sa première réalisation s’appuie sur deux trames scénaristiques : l’aventure pure assez balisée et ses rebondissements dans la progression de « Kubo » pour se défaire du « Le Seigneur de la lune » et la mise en abime psychologique, métaphorique sur la transmission. La construction narrative en trois parties demeure assez linéaire et parfois répétitive dans sa construction mais les superbes combats, la poésie enchanteresse déclinée par des plans dignes des plus grands aquarellistes confinent à nous envoûter malgré ces défauts notables et une conclusion magnifique mais assez consensuelle. Un récit formellement parfait où les origamis se mélangent en parfaite alchimie avec les images en stop motion et les marionnettes, où tous les personnages sont tous très attachants : Kubo enfant borgne (dont l’œil gauche a été capturé bébé par son grand-père) découvrant de plus en plus ses pouvoirs magiques à l’aide de son instrument à corde, accompagné de deux acolytes, un signe et un scarabée ancien samouraï. Sans oublier l’inoubliable duo de sœurs jumelles tout droit sorties d’un film de Tim Burton alors que le personnage du grand père aveugle nous replonge dans le cinéma d’Ozu ou de Kurosawa ! Cette épopée intelligente et captivante, ne manque pas de moments de drôleries et bénéficie d’une partition musicale séduisante et d’un standard de George Harrison comme un clin d’œil bien venu. Venez découvrir cette aventure magique et venez vibrer devant « Kubo, l’armure magique ». Impressionnant, profond, haletant et émouvant…Un petit bijou !