Vers la deuxième moitié du 19ème siècle, durant la dynastie Joseon, l'accumulation des catastrophes naturelles, provoquent la mort du peuple coréen, en raison de la famine et des épidémies. Peu encline à s'en émouvoir, la noblesse veut compenser les pertes des récoltes en exploitant davantage la population. Cette dernière s'insurge face à cette tyrannie, et fomente des groupes et des clans de rebelles, afin de lutter contre ses injustices.
Pour résumer et caricaturer un chouïa, Kundo est une sorte de Robin des Bois à la sauce asiatique, intégrant certains codes (visuels et sonores) du Western spaghetti. Curieux mélange me direz-vous, mais bizarrement, l'amalgame fonctionne à merveille.


Au départ, lors de la longue séquence d'introduction, on fait la connaissance d'un groupe de brigands, qui démontre ses compétences en soumettant certains aristocrates, et en redistribuant les denrées aux pauvres. De son côté, Jo-Yoon, le fils illégitime d'un noble, très préoccupé par le pouvoir, engage Dolmuchi (un boucher issu des castes inférieures) et lui confie une mission consistant à commettre un meurtre. Grosso modo, ça ne tourne pas comme prévu, le noble, excédé par son échec, ordonne à ses hommes de tuer la famille du boucher et condamne à mort ce dernier. Il est néanmoins sauvé in-extremis par les rebelles dont on a fait la connaissance en tout début de film. Il fini pour être recruté par ses sauveurs, c'est alors qu'une quête vengeresse se met en place dans l'esprit du protagoniste principal.


Découpée en chapitres, la structure du scénario est quelque peu étrange en terme de proportion, puisqu'il y a une bonne heure d'exposition. Et cette heure est essentiellement axée sur le personnage central, ainsi que son antagoniste. Paradoxalement, ça ne m'a pas dérangé, vu que c'est bien écrit et utile. En parlant de ça, le méchant de l'histoire est bien caractérisé, on apprend pas mal de choses sur son passé, nous expliquant en parti pourquoi il a tant de haine en lui. L'acteur qui l'incarne est parfait, tout comme l'ensemble du casting d'ailleurs. Ils sont tous bons, en plus d'être, pour la plupart d'entre eux, charismatiques.


Sur les 2h15 de ce long-métrage, et malgré mes appréhensions, je ne me suis aucunement ennuyé. C'est suffisamment rythmé au niveau des péripéties pour éviter cet écueil, tout en étant posé lorsqu'il s'agit de faire avancer, évoluer le récit. On peut toutefois regretter la mise en retrait de certaines personnalités du groupe de brigands, alors qu'elles ont un fort potentiel.


Pour ce qui est de la réalisation, c'est de la belle ouvrage. Le jeune cinéaste Yoon Jong-Bin tourne de façon élégante et efficace. Alliant modernité et orientation old school. De plus, la photographie est très belle, elle met en valeur des décors divers et variés, ainsi que les scènes se déroulant de nuit.
Kundo constitue une excellente surprise à mes yeux, c'est un divertissement de grande qualité, qui aurait mérité un meilleur sort en France. Je veux dire, en terme de distribution: une sortie dans les salles de cinéma, et non directement sur le marché vidéo.

Jubileus
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le 26 oct. 2015

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