On ne badine pas avec Donnie
En bon détenteur de ma carte Donnie « la pose » biatch club, j’ai lancé Kung Fu Jungle avec la banane et l’envie d’en découdre. Il faut dire que les films de tatane se font assez rares et sont souvent manqués la plupart du temps quand ils ne sont tout simplement pas avares en bourrinage de mâchoires, ce qui est pourtant le minimum syndical que tout fan est en droit d’attendre du genre.
Si Kung-Fu Jungle n’est pas la relève espérée de la fulgurance d’un SPL ou de la mise en scène explosive d’un Ip Man rageur, il fait parler les poings avec générosité, optant pour l’enchaînement de castagne au moyen d’un tournoi officieux qui fait défiler les spécialités martiales sans manquer d’idées. On pourra reprocher à Teddy Chan une maîtrise un peu volatile dès lors qu’il s’agit de placer sa caméra pour capturer les acrobaties de ses acteurs en caoutchouc, mais on ne peut lui enlever son évidente envie de rassasier ses spectateurs.
Ces derniers pourront ainsi compter sur les nombreux hommages que le réalisateur rend à la prouesse martiale sauce HK. Entre caméos amusants d’acteurs emblématiques du genre et références planquées dans chaque décor, les clins d’œil s’enchaînent. Alors même si Kung Fu jungle manque un peu d’ambition, on y sent une honnête note d’intention et c’est bien le principal.
En bref, pour tous ceux qui n’attendent rien d’autre de la séance que quelques duels énervés et qui sont prêts à se laisser déborder par un petit sentiment de complexe devant toutes les prouesses physiques accomplies (« on peut vraiment faire ça ohhhh »), Kung Fu Jungle devrait être une séance, sinon marquante (on est loin de l’impact d’un Wilson Yip), bel et bien divertissante !