Après Shrek et Madagascar, les créatures les plus déjantés continuent d’apparaître chez DreamWorks. Une première donc pour Marc Osborne et John Stevenson qui donnent vie à un héros à la fois maladroit touchant. Le formidable Panda qu’est Po, illustre très clairement l’optimisme de cette machine à humour.
Le film puise toute sa splendeur dans l’humour maladroit de son héros, ainsi qu’à travers des personnages tout aussi stéréotypés les uns que les autres. Ce qui renforce leur signe astrologique chinois auquel les Cinq Cyclones sont associés. Chacun présente des vertus uniques et presque complémentaire. La révélation du Panda bascule alors la donne lorsqu’il transmet ce message positif et jouissif. Mais attention, car la forte présence de quiproquos ou de scènes explosives met en péril cette observation que l’on se doit de cueillir au bout du visionnage.
Le décor asiatique est également un fléau que l’on exploite uniquement pour la forme. L’arrière-plan illustre une narration qui tombe souvent dans la dérision, ce qui n’est pas plus mal afin de conquérir le public jeune. La maîtrise technique est la source du dynamisme que l’on ressent à la vue de cette aventure abondante en gags burlesques et absurdes.
Mais passons. L’intrigue possède bien une direction scénaristique simple et efficace, son visuel propose autant de rigueur. Les arts martiaux sont au centre des légendes que l’on côtoie. Les mouvements sont fidèles, amples et sincères. On rend hommage à la tradition et à la beauté de la pratique. La philosophie est proche de ce que « Karate Kid » nous enseigne. En un sens, le Kung Fu illustre l’expression de son identité véritable dans la vie. Et pourquoi ne pas le faire à fond en laissant la baguette à Hans Zimmer et John Powell ? La partition cinq étoiles se permet un dynamisme unique à l’univers et propose par la même occasion, un ton ancestral et spirituel.
« Kung Fu Panda », c’est fun ! Il se contente de l’essentiel en mettant en avant les valeurs de la solidarité et de la confiance en soi. C’est donc avec un malin plaisir qu’on lui accorde respect et joie, autour d’un tourbillon ludique en action et en discernement.