Ce ne sera décidément pas ce "Kung Fu Panda" qui relèvera le niveau de la production Dreamworks, à la ramasse depuis "Shrek 2" : sur le canevas ultra-classique des films hong-kongais d’arts martiaux des années 70-80 (l’initiation du disciple peu doué jusqu’à l’acquisition de super-talents, puis le combat final contre le Big Boss réputé invincible), Dreamworks plaque l’habituel bestiaire Disneyien et balance les clichés gluants de la société US bien pensante (« être obèse n’empêche pas de se réaliser », ce genre de choses navrantes). Ce que nul ne semble avoir compris, c’est que la magie du kung fu vient du travail aberrant du corps, de cette chorégraphie magique qui naît de la discipline et de l’effort, bref de la sensation d’émerveillement toujours renouvelée devant la grâce et la force humaines. Toutes choses nulles et non avenues en images de synthèse. Ne reste donc ici d’une grossièreté bonhomme qui nous tirera au plus quelques sourires bienveillants. [Critique écrite en 2008]