Grand succès de DreamWorks Animation en 2008, Kung Fu Panda se voit tout naturellement offrir une suite trois ans après avoir marqué les jeunots avides de films d‘animation tout en poursuivant sa « carrière » via deux courts-métrages (Le Secret des Cinq Cyclones et Bonnes Fêtes). Il faut dire que le projet ne prenait pas le spectateur pour un abruti, se présentant comme un spectacle visuel et enlevé de haut vol sans toutefois prétendre à de l’originalité pour sortir du lot. Pour ce qui est donc de ce Kung Fu Panda 2, autant dire d’entrée que les responsables du projet n’ont pas été cherchés bien loin pour poursuivre l’aventure !
D’une part, et c’est une bonne chose, l’équipe ayant officié sur le premier opus se retrouve à nouveau réunie pour cette suite. Que ce soit le casting vocal (VO et VF), les scénaristes, les producteurs, compositeurs… tous reviennent ! Enfin presque, étant donné que le poste de réalisateur est cette fois-ci attribué à Jennifer Yuh, qui s’occupait déjà de l’animation de certaines séquences du film précédent. Mais aussi, Kung Fu Panda 2 s’offre le luxe d’avoir l’immense Guillermo del Toro en tant que consultant créatif, ce qui n’est pas rien ! Hormis cela, c’est avec l’adage « On prend les mêmes et on recommence ! » que se présente cette suite, tout en mettant en avant le slogan propre à tout second opus : « I*l va mettre les bouchées doubles* ».
Malheureusement, d’un point de vue séquelle, Kung Fu Panda 2 déçoit car ne proposant rien d’autre que ce que nous livrait déjà son prédécesseur. Alors oui, cette suite veut creuser le personnage principal en mettant en valeur sa quête initiatique cette fois-ci agrémentée d’une valeur familiale (plus précisément d’une relation père-fils). Le tout en présentant un nouvel antagoniste (moins charismatique que Taï Lung soit dit en passant) dont les desseins sont régis par cette dernière. Mais l’ensemble ne va pas plus loin que ça, servant de prétexte à un défilé de personnages délurés et de combats énergiques, ni plus ni moins. Sans compter que niveau humour, rien n’a vraiment évolué, restant un peu trop souvent à ras les pâquerettes.
Et encore une fois, c’est du côté technique qu’un Kung Fu Panda s’en sort le mieux, parvenant à faire oublier ses carences scénaristiques. Surtout qu’avec un budget montant à 150 millions de dollars et la qualité graphique des films d’animation s’améliorant sans cesse au fil des années, autant dire que cette suite n’avait pas le droit de se vautrer. Fort heureusement, nous nous retrouvons avec un spectacle des plus virevoltants, qui nous sert sur un plateau d’argent des graphismes grandement détaillés et colorés. À la fluidité hors norme permettant de livrer des chorégraphies visuellement détonantes et mises en valeur par un montage sachant reprendre le dynamisme qui s’en dégage. Sans oublier que, malgré ce déballage de pirouettes guerrières, l’ambiance chinoise propre au premier opus répond toujours présente, notamment via la bande-originale (Hans Zimmer et John Powell de retour !), quelques effets de mises en scène (dont des ralentis), les décors et des séquences en 2D (les flashes-back sur les passés de Po et de Shen). Un vrai régal de divertissement !
Critique plutôt courte par rapport à l’accoutumée, j’en conviens. Mais en même temps, je n’ai pas grand-chose d’autre dire sur ce Kung Fu Panda 2 si ce n’est qu’il remplit aisément son cahier des charges sans se fouler, tout comme son prédécesseur. Une bonne note donc pour son irréprochable allure de grand spectacle et son énergie folle, même si dans l’ensemble c’est une déception pour le manque d’évolutions voire d’améliorations par rapport au premier film (hormis les graphismes). Ce que le troisième long-métrage, attendu pour 2016, devra impérativement corriger afin de ne pas se prendre à bide de la part d’un public qui se sera vite lassée des aventures de notre panda affamé de combats et de nouilles.