Si Kung-Fu Panda 3 ne sera pas le Vice Versa de 2016, le film de Jennifer Yuh Nelson a au moins le mérite de poursuivre en toute quiétude une franchise déjà bien rôdée, aux codes et références bien établis. On n’est pas sous le coup de la découverte d’un chef-d’oeuvre, mais on retrouve cet univers d’arts martiaux animaliers avec le plaisir de pantoufles chaudes et confortables. On ne va pas pour autant se mentir, ce film est une véritable réussite technique, comme les plus grands studios nous en ont donné l’habitude. Il n’y a guère que par manque de budget, qu’on peut aujourd’hui échouer sur la qualité d’une animation, de textures et de couleurs.
Donc revoilà Po, tout auréolé de son statut de « Guerrier Dragon » et poussé cette fois un peu plus vers les sommets, par la mise à la retraite de son vénéré maître. Mais Po se cherche, ce panda est en quête d’identité: n’est-il qu’un panda ? Est-il véritablement le « Guerrier Dragon » ? Ou un simple imposteur ? Une rencontre, des retrouvailles et l’aventure qui va s’en suivre, mèneront Po vers cette réponse si convoitée par nous tous : trouver notre place et, si possible, laisser sa trace…
Finalement, à part quelques longueurs lors de l’arrivée de Po dans le village, assortie de deux ou trois running gags pas toujours fins ni créatifs, Kung-Fu Panda 3 réserve sa part de plaisir simple et fun. Paradoxalement, lors de la scène de retrouvailles, le running gag aurait justement mérité d’être développé, il aurait gagné en humour et surtout, la révélation aurait été plus crédible. On se souvient forcément de Dragon Ball ou de Saint Seiya, pour ces combats martiaux exubérants qui détruisaient tout sur leur passage. On se souvient également de ces cours sur la mythologie, avec ce grand méchant, le général Kaï, à l’allure de Minotaure.
Mais entre autres qualités, Kung-Fu Panda 3 hérite bienheureusement d’une version originale qui mériterait de boycotter la version française. C’est vrai qu’ils étaient déjà là aux épisodes précédents, mais maginez un peu: Jack Black, Angelina Jolie, Dustin Hoffman, Lucy Liu, Jackie Chan, Seth Rogen, Kate Hudson et, cerise sur le gâteau pour ce troisième opus, sa majesté J.K. Simmons (récemment remarquable dans Whiplash), ici impérial en bad guy de service. C’est simple, si on ne le voit pas, on n’entend pratiquement que lui, cette voix grave venue d’outre-tombe, ce qui est bien à-propos dans ce film, fait à elle seule de Kaï un méchant mémorable. Bon, dans la version française on aura bien Manu Payet et Pierre Arditi…Une bien maigre compassion…
Voilà donc que Kung-Fu Panda 3, c’est globalement du tout bon, simple et efficace bien qu’un peu longuet par moments, animation, décors et couleurs sont à la hauteur des standards actuels et, comme presque à chaque fois désormais, l’indicatif de Dreamworks est détourné en forme de gag pour débuter le film. On rit, on s’émeut par moments, on prend son pied face aux combats franchement too much et finalement, ce sont toujours ces bonnes vieilles pantoufles qui nous penser qu’en fait…on n’est pas bien là ?
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