Je n’ai pas spécialement d’attache à la franchise Kung Fu Panda, étant déjà trop âgé à la sortie du premier pour qu’il m’émoustille véritablement. De même qu’il y a longtemps que je ne me fais plus d’illusion quant à la qualité des films Dreamworks (malgré quelques bonnes surprises telles que Le Chat Potté 2). Mais bon, j’avais un voyage en train, et cet opus me paraissait tout approprié pour passer le temps sans regretter d’avoir regardé un excellent film dans de piètres conditions.
Et dès le début, ça fleure le produit purement mercantile déserté de toute ambition artistique. L’introduction du vilain est édifiante de paresse quand on la compare à celle de Tai Lung dans le premier volet, plongée vertigineuse dans les abysses de sa geôle alors que la caméra suit une plume qui fera office de libération. Ici, on a juste le type qui apparaît, profère trois menaces devant un éclair mal luné, et basta. Certes, ce n’est pas le vrai antagoniste puisqu’il s’agit en réalité d’une caméléone métamorphe, mais l’apparition de cette dernière sous ses véritables traits n’est pas plus excitante pour autant.
Le reste du film est à l’image de ce démarrage roupillant. On enchaîne des scènes sans saveur (si ce n’est celle de nombreux pets, parce que les pets chez Dreamworks, c’est nécessaire depuis Shrek), on prend la doubleuse bankable du moment (Awkwafina déjà présente dans Raya, Migration et autres The Bad Guys) à défaut de pouvoir se payer le cast original (Jackie Chan, Angelina Jolie, Seth Rogen et Lucy Liu), et on insère une histoire bateau sur le passage de relais du guerrier dragon vers un disciple choisi.
Kung Fu Panda 4 n’est pas particulièrement mauvais, il est somme toute assez inoffensif, mais il manque cruellement d’ambition et se contente d’aligner les cartes que l’on attend de lui dans une mollesse perpétuelle. On rappelle au public que la franchise existe, on la fait découvrir aux plus jeunes, et puis on rallume la salle et on oublie.