Huit ans après le troisième volet qui devait donc clore la trilogie, nous retrouvons Po, notre panda guerrier dragon préféré, qui vient d'être nommé chef spirituel de la vallée de la paix. Il doit désormais guider les siens, "élever son âme" et trouver un peu de repos après avoir œuvré pour amener la paix en son royaume.
Passionnante nouvelle "mission", et changement de ton pour ce quatrième volet qui, sur le papier doit redonner un coup de fouet à une franchise en mal d'originalité, depuis un troisième épisode , il faut l'avouer un peu souffreteux.
Sauf que du papier à l'image, de l'intention à la réalisation, il peut y avoir un fossé voire un gouffre béant dans lequel nos bien trop naïfs espoirs pourraient à jamais s’abîmer. La scène d'ouverture déjà sonne le glas de nos espérances, puisqu'elle nous permet de découvrir ...
Tai Lung, le puissant, méchant emblématique de la saga et, accessoirement mort dans le troisième épisode ! Après quelques scènes de présentation furieusement bâclées (nous reviendrons sur ce point), on comprend bien vite que si changement de cap il y a , il aura probablement lieu dans l'épisode cinq largement teasé ici, car, comme attendu et annoncé Po nomme donc son successeur au poste de guerrier dragon, en ... se désignant lui-même, dans une scène il est vrai plutôt sympathique.
Mais très vite, une menacevient troubler la quiétude de la vallée : la terrifiante "Caméléone", veut s'emparer du royaume
, et contraint Po à reprendre son habit de guerrier pour lutter contre celle qui, peut donc prendre l'apparence qu'elle souhaite et ressusciter la pire engeance d'entre les morts, dont et donc Tai Lung, et éventuellement tous les méchants de la franchise... Car, oui, la voilà l'astuce scénaristique qui permet de nous servir une variation des trois premiers KFP. Evidemment, la franchise est avant tout destinée aux petits et les enfants aiment les personnages récurrents et les histoires "doudous". Ils ont besoin de repères et, pense t-on chez les décideurs des grands studios, on peut les prendre pour des c... (pardon des idiots) et leur resservir indéfiniment la même soupe. Parfois, souvent même, le procédé fonctionne et en ce sens, ce quatrième épisode est fait pour nos petites têtes, qui sont captivées et se marrent franchement (et c'est tellement beau d'entendre des rires d'enfants dans une salle). Mais cet odieux concept qui consiste à faire du profit, uniquement sur des vieux schémas narratifs sans idée nouvelle est désolant.
Au delà de toutes ces considérations, assez communes malheureusement à nombre de "blockbusters", ce Po 4 est également et avant tout un film frénétique, les scènes, surtout au début s'enchainent sans répit, parfois sans cohérence (probablement par peur une fois encore d'ennuyer les enfants), le montage est très, trop "cuté", (rushé), à tel point que l'on arrive parfois à se demander si le film n'est pas diffusé en accéléré...
Pour terminer sur une bonne note quelques points positifs: l'animation est globalement assez réussie malgré le budget réduit, Zen la renarde est un personnage tout à fait digne d’intérêt, et il se murmure dans les milieux autorisés que la (presque) surprenante scène post générique aurait coûté 20 millions de dollars. Enfin, il est évidemment Impossible de terminer cet avis sans parler de la musique d'Hans Zimmer... Non ? D'accord n'en parlons pas alors...