La Belle et le Bête

Quoi de mieux pour vérifier la popularité de Kuzco, L'Empereur Mégalo qu'en mettant en chantier une suite Direct-en-Video. Suite est un bien grand mot, Kuzco 2 : King Kronk se rapprochant bien plus d'un spin-off. Qui plus est, un film solo sur l'ancien acolyte d'Yzma, le presque-méchant repenti devenu un cuisinier au village de Pacha qui va devoir se préparer à accueillir son père alors qu'il n'a toujours pas le domaine familial idéal voulu par son paternel.

Étrange que les aventures que vit Kronk pour trouver femme, enfants et maison sur la colline soient racontées par deux flashbacks et ne fassent pas plutôt suite à l'envoi de la lettre par son père. Cela n'aurait rien changé si ces deux segments s'inscrivaient dans la continuité de l'histoire. Et le fait que ce deuxième volet n'ait rien à raconter aurait été un poil moins évident, le spectateur devant attendre que Kronk finisse de se remémorer ses expériences ratées pour que l'intrigue reprenne. Soit quasiment une heure de film!

Le seuil de tolérance des gens est en général lié à Kronk que beaucoup considèrent comme dix fois moins amusant que dans le précédent film et n'ayant pas les épaules suffisantes pour porter cette suite. Il y a pourtant des petites choses que j'ai bien apprécié chez lui, j'aime l'idée qu'il se réinsère dans la bourgade et ait même des liens très amicaux avec les personnages de Kuzco, L'Empereur Mégalo dont évidemment Pacha. On reste sur un terrain familier tout en découvrant un peu plus les activités du petit peuple.

Mon affection pour cette suite tient à peu de choses mais elles sont suffisantes pour me faire accrocher. L'univers hospitalier du premier film que j'avais tant aimé devient le théâtre de toutes les intrigues du 2, je me retrouve dans de bonnes dispositions pour passer un bon moment malgré la très grande inégalité de l'écriture.

Les scénaristes ne sont pas allés chercher loin puisqu'ils ne font que réutiliser pendant 1h15 les ficelles humoristiques du premier volet (interruption de Kuzco devant l'image, les consciences de Kronk, la laideur d'Yzma etc...). Le film s'en défend même dès les premières secondes où il se moque du fait qu'il reprend le même écriteau. Bourré de clins d’œil aux films Disney (George de la Jungle, Le Roi Lion, La Belle et le Clochard) et même au cinéma populaire (Titanic, Le Seigneur des Anneaux), la comédie marche moyennement bien que je lui concède qu'elle tente toujours de retrouver le rythme hyperactif du premier Kuzco.

L'animation, bien que forcément moins bonne, essaie de respecter les traits angulaires du premier film et livre un rendu acceptable pour un DTV même si certains nouveau design sont moches à pleurer, Miss Birdwell en particulier alors qu'elle est sensée être naturellement jolie. La BO emprunte cette fois-ci des tubes populaires mais la nouvelle chanson Reste Fidèle à ton Groove est plutôt entraînante sans égaler non plus Un Monde parfait.

Kuzco 2 : King Kronk est donc un dessin animé sans prétention proposant du bon et du moins bon. À la décharge de DisneyToon Studios, aucun personnage n'est trahi et l'histoire suit fidèlement celle de Kuzco, L'Empereur Mégalo mais abuse trop des mêmes mécanismes et n'a plus la même fraîcheur. Ces défauts seront de retour dans la série Kuzco, Un Empereur à L'École, dont l'existence prouve l'excellente réputation du Classique original, mais celle-ci demeurera sympathique pour les fans.