Sans aucun doute l'un des 3 meilleurs polars des années 90, avec Usual suspect et Seven, LA confidential se distingue toutefois de ses "concurrents" par le réalisme de son intrigue, dépourvue de rocambolesque et ancrée dans un contexte historique précis, le Los Angeles des années 50.
Ce polar noir a cependant comme points communs avec les œuvres citées précédemment sa direction d'acteurs exceptionnelle, un scénario à rebondissements, un montage, une mise en scène et une réalisation de premier ordre, ainsi qu'un dernier acte particulièrement réussi (la marque des grands films!)
Un autre point commun évident entre ces films est que Kevin Spacey fait à chaque fois partie du casting, devenant ainsi à cette époque l'acteur le plus fascinant de sa génération, avant de se "perdre" dans les années 2000 suite au merveilleux American beauty (quel dommage, sa carrière aura été trop courte...)
Bref, LA confidentiel est de ces rares films qui parviennent à développer un scénario subtil, riche et complexe sans perdre en cohérence et en crédibilité (le scénario est bien entendu d'Ellroy, mais encore fallait-il l'adapter au cinéma, le film recevant d'ailleurs l'oscar de la meilleure adaptation en 97)
Toutefois, et à l'instar de Usual suspect, le spectateur doit "s'accrocher" au premier visionnage (c'est rien de le dire...), et le film ne peut ainsi pas être apprécié par tout le monde ("fans" de Star wars, Seigneur des anneaux, Batman, Kill Bill, séries à la con ou autres niaiseries marvel s'abstenir, il faut avoir un cerveau)
Pour le reste, et si le spectateur réussit à suivre, l'intrigue prend alors toute son ampleur (et sa saveur!), les changements de points de vue entre les 3 personnages principaux, tous intéressants, participant à cette irrésistible envie d'en savoir plus.
L'enchainement des scènes et des situations, rythmé, canalise l'attention du spectateur du début à la fin du film sans qu'aucun ennui (ou presque...) ne se fasse sentir.
En effet, quelques longueurs dues principalement au personnage de Kim Basinger (jolie mais dispensable) sont à relevées, l'actrice étant principalement là pour ajouter une "romance" à l'histoire et étoffer le personnage de Rusell Crowe (en gros, ce n'est pas qu'une brute, il a aussi un cœur...)
Le dernier acte rattrape à lui seul la quasi absence de scènes de fusillade dans le film, et comprend à ce jour l'une des scènes d'action les plus marquantes qu'il m'ait été donné de voir à l'écran.
Les dialogues, particulièrement bien écrits, donnent réellement de la profondeur aux personnages, et permettent ainsi au spectateur d'éprouver de l'intérêt et de l'empathie pour eux.
La musique, volontairement rétro (et loin des standards "tapageurs" à la Zimmer) ainsi que la restitution des décors, véhicules et costumes de l'époque, participent à cette atmosphère à la fois noire et "bling bling" du L.A des années 50.
Transporté par la force du récit et par le charisme des personnages, le spectateur ne peut que s'émerveiller devant une telle pépite cinématographique.
Tout amateur de "bon cinéma" (bien entendu c'est subjectif) se doit à mon sens de l'avoir vu, et je regrette qu'il reste à ce jour méconnu comparativement aux 2 "monstres sacrés" cités en introduction.