Il y a toujours un mais. J'y reviendrai plus tard.
L.A Confidential est un très bon polar qui se mêle magnifiquement à son époque des années 50 et surtout la ville de Los Angeles et sa culture bien distincte. Car en effet nous sommes plongés dans un cocktail composé du danger permanent qu'offre la cité des anges, avec son quota suffisant de drogue et de proxénétisme, parsemé d'une gravitation autour du show-biz. Et oui, pour les étrangers souhaitant la vie idyllique que propose les nombreuses publicités sur les 30 glorieuses avec leurs frêles maisons en bois ayant au moins eu comme avantage d'avoir sauvé la vie de nos protagoniste, ces quelques lignes précédentes sont bien rebutantes.
Néanmoins, on peut compter sur nos trois enquêteurs aux profils bien différents pour donner, ne serait-ce qu'à l'ombre de cette ville, Justice ! L'un, Wendell White, le plus brutal, souhaite se venger de son père qui a tué sa mère devant ses yeux. Pour ce faire, il semble s'adonner comme passion à tabasser les hommes manquant de douceur avec les femmes (pourquoi faire plus compliqué ?). Nous suivons ensuite Jack Vincennes. Un enquêteur travaillant aux mœurs. Celui-ci semble avide d'argent. Heureusement, il peut compter sur son compère photojournaliste et ses plans limite-limite pour faire la une de son magazine. Enfin, il y a Edmund Exley. Jeune enquêteur qui suit les pas de son père ayant été tué par un homme inconnu. Son objectif ? Rendre Justice avec un grand "J", net et sans bavure. Mais qui finit par faire justice tout court.
Nos trois enquêteurs vont chacun de leur côté être mêlés dans une affaire aux allures simples mais plus complexe qu'elle n'y parait, car sujette en réalité à un complot.
Au fil du visionnage, le récit va doucement se densifier, les personnages vont moralement évoluer et le spectateur se perdre dans les nombreux détails de l'enquête.
C'est là que le "mais" s'installe. Je n'ai rien à redire sur l'histoire en elle-même mais comme beaucoup de films à gros budget, ça va trop vite. Le rapport temps avec les éléments d'informations nous servant à bien comprendre le contexte dans lequel on se situe est trop faible. Et pourtant, et je ne critiquerai pas ce point, le film nous fait don de quelques longueurs à certains moments. Autre chose aussi qui peut paraître contradictoire avec mes ressentis, j'aime le fait que les paroles et l'écriture ne nous prennent pas pour des imbéciles, si j'ose dire, mais nous laisse comprendre factuellement. C'est surtout la scène où Simon Baker, alias un type travaillant pour Pierce Patchett, lorsqu'il est amené pour l'argent, à faire en sorte de coucher avec le procureur que j'ai trouvé manquer de clarté vis à vis des légers éléments d'informations que dispose le spectateur à ce moment-là.
Pour remédier à cela, je pense qu'ils auraient pu, au niveau du découpage technique, s'attarder un peu plus sur les indices faisant évoluer l'enquête.
Tout ceci s'approche de la mise en scène, mise en scène qui à certains moments, semble trop facile et irréaliste. Mais vraiment, on est sur du détail ! Rien de bien méchant.
Autrement, nous avons un casting irréprochable, une photographie qui certes n'est pas exceptionnelle mais qui a un ton très convaincant grâce à ses jeux de lumières forts directionnels et contrastés et une bande-son jazz cuivrée faisant évidemment référence aux films d'époque en noir et blanc et s'accommodant parfaitement aux années 50.