Pig destroyer
Deux rednecks dans un abattoir abandonné, le vieux père prêt à tout pour faire perdurer son usine déserte et son fils colossal qui ne sait pas parler sans couiner comme une vraie truie. Ca doit vous...
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le 10 févr. 2013
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L'Abattoir (Slaughterhouse) parfois rebaptisé Maniac comme pour son édition DVD française immonde avec une image à peine digne d'une VHS usée par des années de locations est le seul et unique film de Rick Roessler qui en signe aussi le scénario. Le film est un slasher assez basique qui lorgne essentiellement vers le classique Massacre à la Tronçonneuse qu'il copie parfois allégrement sans avoir bien sûr un dixième du talent ou de efficacité du chef d’œuvre de Tobe Hooper.
Bienvenu dans l'Oregon ou un vieux fermier et éleveur porcin fait de la résistance en refusant de vendre son exploitation et son vieil abattoir pourtant à l'abandon au profit d'une installation plus moderne et génératrice d'emplois. Le fiston du fermier est un bon gros bouseux massif et crasseux qui s'amuse à chasser les jeunes imprudents et les importuns avec son immense hachoir à viande.
On ne pourra pas dire que Rick Roessler se sera trop fouler le cortex niveau originalité, la toile de fond du film (Un abattoir en cours de fermeture) tout comme l'aspect massif du tueur renvoie incontestablement à un film auquel il est toujours difficile de se frotter niveau comparaison à savoir Texas Chainsaw Massacre. Rick Roessler aura beau accrocher quelques crânes d'animaux aux murs des maison et des crocs de bouchers partout dans l'abattoir en cours de fermeture, l'ambiance poisseuse du film ne colle pas à la peau, elle aurait plutôt tendance à glisser comme un vieux papier bien trop gras. Quant au tueur du film qui s'appelle Buddy Bacon (Copain comme Cochon) c'est un bon gros redneck bien massif à l'hygiène douteuse comme on les aime. Il faut toutefois noter qu'au grand désespoir du réalisateur le comédien Joe Barton, aussi large que haut, ne mesurait que 1m70 l'obligeant souvent à jouer sur des palettes et des estrades pour sembler plus imposant face à ses victimes et l'illusion fonctionne globalement assez bien. D'ailleurs Joe Barton fait le boulot et Buddy Bacon est un tueur parfois assez inquiétant dans sa proximité amoureuse avec les porcs, la violence sèche de ses grands coups de hachoir à viande et surtout la façon dont il s'exprime entre grognements et cris de cochons. L'effet est parfois un peu plus comique que terrifiant mais occasionnellement voir ce petit gros en salopette avec son immense hachoir en train de pousser des cris de truie qu'on égorge est assez étrange et malaisant. Même si le film comporte quelques séquences horrifiques assez réussies on est très loin du carnage promis par une jaquette DVD mensongère et délicieusement constellée de fautes de français. On trouve ainsi quelques perles comme l'expression : Depuis de quelques années ou le téméraire A leurs risquent et péril, et histoire de finir en beauté la jaquette fait même référence au classique Massacre à la Troncenneuse (J'imagine réalisé par Tebe Heeper). De bonnes grosses conneries nous attendant aussi tout en bas de la jaquette puisque les noms du réalisateur, du scénariste, du directeur de la photographie et de l'acteur fièrement cités sont tous complètement faux et inventés. Bien loin du travail d'éditeurs comme Le Chat qui Fume on est plus proche ici d'une édition du Gros Goret Qui Se Bourre la Gueule. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt nos cochons puisque Slaughterhouse est lui aussi bourré d'approximations et de séquences assez crétines.
Pour satisfaire un bodycount conséquent il faut forcément de la chair à slasher et le film nous balance donc une bande adolescents insipides avec notamment une fille qui souhaite tourner un film d'horreur avec son caméscope ce qui consiste visiblement à shooter des copains crétinoïdes qui font les cons avec des masques de carnaval. On aura aussi droit à une hallucinante séquence de double torture à vous retourner l’estomac avec papa Bacon qui appuie très fort sur une petit coupure au bout du doigt de sa victime tandis que fiston Bacon lui donne des petites pichenettes dans l'oreille en grognant de satisfaction comme un goret, avec un tel niveau de sadisme le film devrait être tout bonnement interdit. Au détour d'un dialogue on apprendra aussi que pour la grande fête du porc annuelle c'est le gros Jojo qui nous fera écouter ses meilleurs disques et c'est vraiment le genre de truc qui donne envie de de guincher et qui me rend d'humeur guillerette.
Maniac ou Slaughterhouse est déjà un mauvais film en soit mais la copie DVD du film sortie Prism Vision est tout bonnement honteuse au point de rendre l'expérience plus désagréable encore. Peut être qu'en VOST et avec une image plus propre le film mérite une seconde chance ?
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Créée
le 9 sept. 2023
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