D'après un roman qu'on imagine typiquement policier, Marc Allégret réalise une parodie. Plus exactement, il se fourvoie dans le nanar comme le premier tâcheron venu. Rien à sauver -peut-être la petite mélodie de Georges Delerue- de cette comédie populaire à base de Darry Cowl et de Francis Blanche, l'incontournable duo des années 60.
Précisément, à cause d'un quiproquo (simpliste), l'employé des douanes que joue Darry Cowl est confondu par une bande de malfrats trafiquants de drogue dirigée par Francis Blanche avec un tueur américain muet. Au mauvais film qu'il réalise, Allégret ajoute la mauvaise idée de rendre sa vedette Darry Cowl muette un bonne partie de l'intrigue: c'est tout simplement enlever à l'acteur la plus plus grande part de son tempérament et de son style comiques. En somme, parce que le comédien n'est guère convaincant dans le mutisme, Allégret se tire une balle dans le pied. Francis Blanche, lui cabotine comme il sait le faire.
L'argument comique, le seul, est de placer le modeste douanier au coeur d'incidents et fusillades, par ailleurs rudimentaires, où il passe bien malgré lui pour un courageux et redoutable tueur. Yves Robert et son grand blond sauront bien mieux s'y prendre dans ce registre.