Un premier jet plus que prometteur.
Parmi la foule de prétendants sans cesse croissante au fil des mois, pas facile de se faire remarquer comme réalisateur. Certains se feront épauler par une âme charitable et bienveillante déjà connue dans le milieu, d'autres lutteront bec et ongles pour percer. Bien souvent, cette deuxième catégorie passera par la case court-métrage. Pourquoi ? Simplement pour attirer l'attention, faire le buzz sur la toile et quand le résultat est vraiment au-dessus de la moyenne, obtenir un prix qui servira de passe pour rentrer dans la cour des grands. Cette porte vers un avenir radieux est désormais grande ouverte pour Olivier Treiner.
Remarqué partout où il a présenté son projet et ayant reçu le César du meilleur court-métrage (il y a pire comme début), Olivier Treiner a donné naissance à un fabuleux scénario. Adrien a raté sa vie. Rêvant de devenir pianiste professionnel, sa destinée bascule le jour où ce rêve ne sera plus qu'un lointain souvenir. Essayant de rebondir du mieux qu'il peut, Adrien décide de mettre au point l'illusion du siècle : se faire passer pour aveugle et devenir un accordeur à domicile discret et digne de confiance. Tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au jour où l'un de ses clients vient de commettre un meurtre. Il devra puiser au plus profond de lui-même pour ne pas trahir sa clairvoyance qui pourrait le conduire six pieds sous terre.
Ce qui marque d'emblée chez L'Accordeur c'est son montage aussi méticuleux que parfait. Olivier Treiner a su s'entourer des bonnes personnes (la longue liste de remerciements dans le générique de fin y atteste largement) et le résultat s'en fait grandement ressentir. Nerveux, punchy, L'Accordeur propulse le spectateur dans une atmosphère lourde à la tension insoutenable dans sa dernière ligne droite. Ajoutons à cela un casting en grande pompe apportant un bagage bien rempli contenant entre autre une crédibilité sans faille. Mention spéciale pour Grégoire Leprince-Ringuet qui ne cesse d'impressionner au fil de ses collaborations. L'environnement musical n'est pas en reste non plus puisqu'il traduit à merveille les différentes étapes par lesquels passe L'Accordeur.
Tous ces éléments, tous ces virages négociés à la perfection confèrent à L'Accordeur une saveur particulière. Un premier jet plus que prometteur pour la suite de la carrière de Olivier Treiner qui nous donne l'eau à la bouche et nous pousse à en demander davantage.
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Auteur : Wesley
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