Quand on trompe son monde, on finit toujours par se faire gauler
Un film sympathique, une histoire un peu originale. Mais un peu courte. Le personnage principal se fait passer pour un accordeur aveugle, et il profite bien de la situation, car les clients le croient meilleur que les autres, et il n’écarte pas un certain voyeurisme. Jusqu’à ce que la combine finisse par se retourner contre lui, lors d’une scène finale que je trouve trop peu exploitée.
On n’est pas loin d’une bande-annonce, on perçoit les possibilités d’un scénario, mais le film, au final, ne fait que les survoler, suscitant en moi davantage de frustration qu’autre chose. Les minutes passent vite, et forcément, le sujet n’est qu’à peine effleuré. L’ensemble est plaisant, accompagné par de beaux morceaux au piano, et le final n’est pas sans susciter l’intérêt du spectateur. Mais il est bâclé, avec cette voix off un peu pénible, dont on pouvait peut-être difficilement se passer, mais qui réduit l’intensité de la scène, qui nécessitait davantage de silence. Et c’est alors qu’arrive déjà l’écran noir, tout est passé si vite ! Le réalisateur a quand même placé une astuce qui m’a fait sourire, mais qui m’a ensuite déçu : il a trouvé un moyen pour nous faire regarder le générique dans sa totalité, si l’on voulait avoir le fin mot de l’histoire. Le problème est qu’au final il ne donne pas de réponse, même si en fait ou pouvait la deviner compte tenu début du film (plus facile à comprendre quand on revoit le film).
Bref, j’ai passé un moment plaisant devant l’Accordeur, le réalisateur s’est ma foi très bien débrouillé, mais le scenario aurait mérité d’être développé sur un moyen ou long métrage.